Les Mondes de P-Val: juin 2011

mercredi 22 juin 2011

"Culture Eats Strategy For Breakfast"

Cette remarque, attribuée à Peter Drucker (c'est dingue comme une fois célébre toutes les bonnes idées vous sont attribuées), a été le fer de lance de Mark Fields, président de FORD, qui l'a affichée dans la salle du Conseil.

 Trois choses à retenir de Mark Fields
  1. Sa conviction qu'une culture peut changer : c'est une question de leadership
  2. Son défi de passer du Monde Ford actuel, souvent emprunt d'aigreur, de méfiance et de peur, à un Monde de créativité, d'innovation et de sens des responsabilités
  3. Son résultat : Ford est le seul constructeur automobile des "Big three" qui n'a pas réclamé au Gouvernement US une aide financière et qui bénéficie aujourd'hui (en 2011) d'une image de marque positive de qualité et d'adéquation aux besoins des clients
Ces trois éléments sont au coeur de la démarche Monde que nous vous invitons à parcourir dans vos entreprises
  • Je constate chaque jour chez mes clients que la culture ne fait qu'une bouchée de la stratégie, dès le lancement !
  • C'est assez discret. La communication officielle est pleine de stratégie : vos conventions, vos journaux d'entreprises, vos comités de direction, ... Disciplinées vos équipes disent "oui" et traduisent la stratégie dans leur Monde.
  • Comme un rayon lumineux dévié à travers l'eau, le point visé n'est pas atteint malgré des efforts énormes
Le livre "changez de monde" (page 211) va plus loin en illustrant l'interdépendance entre Monde et Stratégie
  • Si votre Monde est bien le levier de l'exécution de votre stratégie, êtes-vous conscient que votre Monde est la matrice de votre stratégie ?
  • En effet vous pensez dans votre monde actuel et il est souvent très difficile de penser une stratégie "d'ailleurs"


Vous pouvez relire avec intérêt quelques blogs qui illustrent ce "breakfast" que votre Monde fait subir à votre stratégie :
"Culture Eats Strategy For Breakfast"

Laurent Dugas

lundi 20 juin 2011

Formez mes équipes ! Faut-il accepter ?

J’ai rencontré récemment une grande agence de publicité qui s’interroge sur sa performance commerciale.

Leur demande initiale était « formez-nous sur ce sujet, parce que nous ne sommes pas assez compétents ». Les former est bien sût quelque chose que nous savons faire, et même très bien ... sauf qu’il faut un peu réfléchir.

Je vous résume le produit de la réflexion avec cette agence : les former ne servirai pas à grand chose ! au moins dans un premier temps.

Pourquoi ?
Parce que le principe même de faire du commercial est antinomique avec le Monde de cette agence. Leur grandeur unique est la création, et faire du commerce dans leur Monde-créatif se résume à présenter le projet de campagne à l’annonceur. Cette présentation est l’épreuve-modèle. Le process commercial se limite donc à imaginer une campagne créative et la présenter.

Pourquoi les former au commercial ne servira à rien ? Vous l’avez sûrement compris : pour eux, la démarche commerciale est un non-sujet et les commerciaux sont des inutiles, tout juste bons à organiser des réunions. Autrement dit « chez nous on vend parce que notre création est la meilleure ». Ce Monde est tellement fort qu’il nie de fait les interactions avec le client, ce qui est pourtant le fondement de la vente.
Ce Monde est d’autant plus fort qu’il a été le fondement des succès de cette agence jusqu’à aujourd'hui.
Et donc ... faut-il accepter de former dans ce contexte ? Non, pas maintenant.

Extrapolons cette histoire a toutes les demandes de formation que les opérationnels font aux DRH. Mettez-vous à la place du DRH – ou de celui qui lui en fait la demande :

La question que vous devez vous poser est « la demande de formation est-elle une simple demande de montée en compétence, incrémentale ? » (exemple : apprendre à programmer un outil complexe). Si c’est le cas, une formation-compétence est une bonne solution.

Mais si vous intuitez que la demande de formation cache une demande beaucoup plus profonde … vous êtes sans doute confronté à un nécessaire changement de Monde.

Et alors dans ce cas, que devez-vous faire ?
1/faire partager cette analyse du nécessaire changement de Monde au demandeur … avec la difficulté que dans son Monde, il risque de ne pas vous comprendre
2/organiser le projet de transformation nécessaire (et accessoirement appeler P-VAL pour vous y aider)

Et la formation ?
Elle sera au service de la transformation. Mais surtout, ne lancez pas les formations avant d’avoir clarifié et partagé le changement de Monde, en en mesurant la complexité et le bénéfice.

Bruno Jourdan

mercredi 15 juin 2011

Comment dois-je faire pour que vous me notiez 9 sur 10 ?

Je m’aperçois en écrivant ce post que je suis dans une période «se synchroniser avec le Monde du client, cela veut dire quoi ?».

J’ai justement une nouvelle histoire à vous raconter là-dessus.

Un de mes interlocuteurs est le responsable du service client de son entreprise. Sa « grandeur » est d’avoir la meilleure note de la part des clients dont son équipe a la charge lors des évaluations trimestrielles (et indépendantes) – les spécialistes noteront la force d’avoir cette grandeur.

Aujourd'hui, l’un de ses clients note sa satisfaction « 8/10 », cette note est stable depuis plusieurs campagnes de mesure.
 8/10, cela sonne comme une excellente note … et bien ce n’est pas assez pour ce responsable du service client. Il veut 9.

Comment y parvenir ? Pas compliqué me raconte-t-il, il suffit de demander au client «Comment dois-je faire pour que vous me notiez 9 sur 10 ?». Et c’est ce qu’il a fait.

Chute de l’histoire : en lui expliquant l’écart entre une note de 8 et une note de 9, le client lui a fait part de « douleurs » mal couvertes par la solution en place et ces douleurs ont été le point de départ de projets supplémentaires.

Moralité : osons nous confronter au client … et c’est encore mieux si c’est en mode co-construction.
Attention, ce n'est pas parce q'une entreprise mesure la satisfaction de ses clients que cette grandeur fait partie de son Monde.

 Bruno Jourdan

mardi 14 juin 2011

Triche au Bac… le Monde des lycéens change beaucoup plus vite que le Monde de l’Éducation Nationale

La presse de ces derniers jours a beaucoup relaté des faits de tricherie à grande échelle dans les examens nationaux. Les bonnes vieilles antisèches se sont transformées en utilisation massive des Smartphones.
Si nous étions à la place de l’Éducation Nationale, quelle analyse pourrions-nous faire de cette situation avec la grille d’analyse des Mondes ?

1/La première question que l’Éducation Nationale doit se poser est "Sommes-nous confrontés à un changement de monde extérieur ?".
La réponse la plus probable est « oui, les étudiants ont changé de Monde ». Et au-delà d’eux c’est tout le système du savoir, de son partage, de son apprentissage, de son évaluation qui a changé. Internet a tout révolutionné. C’est un fait.

2/Face à un changement de Monde extérieur aussi important, la mauvaise réponse aux problèmes de tricherie pour l’Éducation Nationale serait d’y apporter une solution « dans son Monde actuel ». La solution « dans le Monde actuel » consisterait à renforcer les moyens de contrôle de type cage de Faraday pour isoler les salles d’examen, ou de créer des portiques de détection, ou encore de rendre encore plus sévères les punitions pour faits de tricheries. Pourquoi "mauvaise réponse" ? Parce que face à un changement de Monde, l'objectif est de se resynchroniser avec le nouveau Monde, pas de tenter un combat d'arrière-garde - perdu d'avance.

3/Puisqu'il faut que l’Éducation Nationale change de Monde, la bonne question à se poser est donc « quel doit être ce changement de Monde ? ».

4//Richard Descoings, le directeur de Sciences Po, propose de changer la nature des épreuves en favorisant beaucoup plus la réflexion plutôt que la restitution d’un savoir.Chez P-VAL, nous disons que ce changement de la nature des épreuves est une « passerelle ». Comme toute passerelle, elle doit être assise sur la formalisation du changement de Monde du système éducatif pour justement être encore plus centré sur la réflexion que sur la restitution d’un savoir.
Mais il nous semble que ce travail de formalisation du changement de Monde reste à faire ; tant qu'il n'est pas fait, les choix des changements à faire risquent d'être hasardeux, incomplets, incohérents.

Bonne chance aux candidats au Bac.

Bruno Jourdan

mardi 7 juin 2011

« L’Art » : Danseuse ? Monde ? Passerelle ?

L’art dans toutes ses formes - musées, expositions, commande publique …- a pu être considéré comme une danseuse. La danseuse du Président ou de son ministre de la Culture, la danseuse du ministre de l’Économie – 1% de notre budget, vous n’y pensez-pas ! Un superflu pour les touristes ou les bobos.


Et si l’art était plus que cela ?

Ma conviction est que l’art est un élément fondamental à notre société contemporaine, et peut être une passerelle pour accompagner chacun vers son Monde voulu. Chacun, c’est nous dans la variété des facettes de nos rôles sociaux, c’est notre famille, c'est notre entreprise ou notre groupe professionnel, c’est notre pays, ou notre région.

Des exemples concrets de Mondes dont l’art peut être une passerelle :

Le Monde voulu de la profondeur : Nous contestons le toujours plus de la société de consommation et nous aimerions compléter notre Monde marchand, de l’immédiat et de la quantité, par un Monde plus profond. Et bien l’art nous apprend à réfléchir. Peu importe, si l'on aime ou on n’aime pas l’exposition Veilhan à Versailles, elle nous oblige à nous interroger sur l’importance de notre histoire, la signification de notre patrimoine, la transmission. Si nous y emmenons nos enfants, cela peut être une occasion de les entraîner à prendre position et à argumenter. L'émotion ressentie face à des mains enlacées de Louise Bourgeois est une occasion de nous reconnecter à nous même, de mettre en perspective les tensions générées par nos responsabilités multiples, et d’éclaircir nos choix.

Le Monde voulu du long terme : Nous aimerions que nos entreprises pensent un peu plus long terme. Levons le nez de nos tableaux de bords ! Utilisons les signaux faibles émis par nos artistes pour capter l’évolution de la société, sentir les tendances, décider des tournants à prendre, et imposer durablement notre marque en kinesthésie avec son environnement économique et social.

Le Monde voulu du rayonnement de la France : Nous voulons que la France conserve et développe son rayonnement international, face à de nouvelles puissances jeunes, rapides, dynamiques. Bien sûr nous avons de grandes entreprises, de grands diplomates, mais nous avons aussi des collections exceptionnelles, de grands conservateurs, de grandes institutions. Sachons les faire valoir, exporter cette histoire en construction permanente, et défendre nos artistes sur la scène mondiale. L'art sera ainsi une passerelle de la spécificité de nos compétences, une clé pour nos entreprises, un porte parole de notre Monde voulu. La franchise « musée du Louvre » tout en générant des revenus conséquents au plus grand musée du monde est un point d’ancrage de notre histoire et de notre culture au moyen orient, une passerelle entre ces deux Mondes.

La question que nous posons dans ce post est "maximisons-nous l’usage que nous faisons de l’art ?".

En prenant de la hauteur face aux tribulations d’un marché parfois décrié, l’art est une bonne illustration de la définition d’une passerelle idéale dans la méthode PVAL : facilement identifiable et porteuse de sens.

Thérèse Lemarchand

NdlR : Thérèse Lemarchand est une cliente de P-VAL, passionnée par le Monde de l’énergie ... et par l'art.

lundi 6 juin 2011

Soyons aussi bon que l’avocat de DSK quand nous plaidons un changement de Monde

Si vous avez utilisé notre théorie des Mondes pour réussir vos projets de transformation, vous savez qu’en tant que leader-créateur de Monde, vous devez convaincre vos équipes d’un nécessaire changement de Monde.


Comment réussir cette plaidoirie ?

Inspirez vous de William Taylor, l’un des deux avocats de DSK. Il est considéré comme l'un des dix meilleurs pénalistes de Washington.

Sa tactique?

« Si vous ne pouvez pas expliquer votre défense en moins de cinq minutes, en trois ou quatre phrases, c'est qu'elle ne tient tout simplement pas la route ».

Chez P-VAL, nous avons construit une formation sur ce thème de la conviction : P+
Nos lecteurs-clients en reconnaitrons ici les grands principes :

1/Ayez un objectif engageant et engagé :
Comme William Taylor, vous êtes un avocat. Un avocat cherche à convaincre. Votre objectif n’est pas de « décrire » votre changement de Monde mais de l’argumenter.

2/Pensez à votre cible :
En bon avocat qui parle à chacun des jurés, vous construirez une argumentation spécifique à chacun de vos interlocuteurs.

3/Formalisez vos idées-forces :
Les idées-forces sont les « trois ou quatre phrases » dont parle William Taylor.

4/ … et surtout, clarifiez votre Monde-voulu :
C’est ce que veux dire William Taylor quand il dit « Si vous ne pouvez pas expliquer votre défense en moins de cinq minutes … c'est qu'elle ne tient tout simplement pas la route ». Un Monde-voulu n'est pas une phrase a l'emporte-pièce, il doit avoir de la consistance - de la mâche disent les œnologues.
… Et pour le coup, on se demande tous quelle va être la consistance de l’argumentation de DSK ! Pas facile d'être avocat d'une cause difficile.

Bruno Jourdan