Les Mondes de P-Val: mars 2011

mardi 22 mars 2011

PDG, copiez Twitter : apprenez à lâcher la barre !

Twitter vient de fêter son cinquième anniversaire et la société est déjà valorisée 7 milliards de dollars, pour un CA de 45 millions.

Aucun hasard, aucune chance, un enchaînement de trois changements de Mondes portés par trois PDG.
Le premier PDG de Twitter était Jack Dorsey. Il est le fondateur dont l’histoire retiendra qu’il a envoyé en mars 2006 le premier message Twitter « j’invite mes collaborateurs ». Son rôle a été de dessiner les contours du produit. Jack a ensuite passé la main à Evan Williams en octobre 2008 qui a développé le service et étendu son adoption. 165 millions d’utilisateurs après, Evan Williams a transmis le flambeau à Dick Costolo en octobre 2010 dont l’objectif est maintenant de transformer l’entreprise pour qu’elle fasse du CA.

5 ans, 3 PDG, chacun d’entre eux ayant fait changer le Monde de Twitter.

Faut-il qu’une entreprise change aussi souvent de PDG pour réussir ?
Oui certainement quand seul un nouvel homme pourra créer le Monde nécessaire à la réussite d’une nouvelle stratégie … et de donner à ses équipes l’envie d’appartenir à ce nouveau Monde.
Jack Dorsey est un créatif, son Monde de l’inspiration l’aurait bloqué pour étendre la zone d’influence de Twitter. C’est donc Evan Williams qui a pris le relais. Il appartient sans doute à un Monde de l’opinion « Twitter n’existe que s’il est connu ». Monde de l’opinion mais pas Monde marchand (celui du résultat chiffré). Dick Costolo est Monde marchand mais aussi Monde industriel (il vient d’Accenture), le temps du professionnalisme commercial commence.

A-contrario, il n’est bien sûr pas utile de changer de PDG quand les changements de stratégie ne sont qu’incrémentaux, ou que le PDG est un super-héros.

Un peu d’introspection pour vous lecteur …
Si vous êtes Administrateur, interrogez-vous sur la capacité du PDG que vous avez nommé à imaginer une nouvelle stratégie, compte tenu de son Monde d’appartenance, voire sur sa capacité à la mettre en œuvre.
Si vous êtes un collaborateur de votre entreprise, peut être avez-vous mieux compris pourquoi votre entreprise était une formidable réussite.

Moralité du cas Twitter : les entreprises de l’économie Internet sont aussi éblouissantes sur leurs modèles de management que sur leurs modèles business.

Bruno Jourdan

lundi 21 mars 2011

Est-ce que Procter&Gamble peut gagner de l'argent dans les pays où les gens gagnent moins de 2$ par jour ?

Ceci est la première page d'un article paru dans le magazine américain FORTUNE du 28 janvier 2011 expliquant sur six pages la stratégie de Procter&Gamble pour faire de l'argent dans les pays où le client potentiel gagne moins de 2$ par jour.


Regardez le visuel et analysez votre réaction ?



Quelle a été votre réaction ?


Certains ont sans doute été indignés- comment peut-on gagner de l'argent sur des gens aussi pauvres ... d'autres n'auront même pas compris le sens de mon interpellation ... d'autres se seront peut être demandés si la barre de Procter n'aurait pas dû être fixée à 3$ ... d’autres se seront dit que Procter allait clairement contribuer au développement des pays émergents …d'autres enfin ont réfléchi sur la stratégie marketing à mettre en place.

Peu importe votre réaction, la question n'est pas là. Ce petit exercice était juste destiné à vous rappeler que nos réactions face à un évènement sont une expression de notre Monde. Souvenez-vous, un Monde se décrypte par la manière que nous avons de nous justifier. Votre Monde d’appartenance s'est traduit dans votre réaction et dans les mots que vous avez utilisés pour la décrire. Si vous voulez que je vous aide à le décrypter, envoyez-moi un petit mail, je serai ravi d'y répondre.
PS : Si vous vous êtes indignés, vous n’êtes pas dans un Monde Marchand, mais vous le saviez sûrement déjà.

Bruno Jourdan

vendredi 18 mars 2011

Nokia peut-il s’en sortir ?

Nokia reste le premier fabricant mondial de téléphones mobiles, mais dans un mail envoyé à tous ses collaborateurs, son président Stephen Elop dresse un tableau apocalyptique de la situation. Pour résumer son propos, il compare Nokia à une plateforme pétrolière offshore en feu. Concrètement la part de marché de Nokia a baissé de 36.4% a 28.9% en un an.

Qu’est ce que l’approche « Monde » nous apporte pour comprendre ce que vit Nokia ?


1/Le Monde Nokia s’est révélé être une barrière pour leur permettre d'imaginer une stratégie gagnante
Notre démarche Monde part du postulat que la stratégie d’une l’entreprise est toujours « bonne », c’est à dire « cohérente avec les attentes de ses clients et avec son écosystème concurrentiel », et que le projet de changement démarre à ce stade : changer de Monde pour réussir la stratégie définie.
Le cas Nokia nous montre l’optimisme de cette hypothèse. Leur Monde est fondé sur deux principes 1/l’enjeu est la qualité technologique du téléphone (et pas celle de l’environnement permettant à des développeurs extérieurs de construire beaucoup de petites applications pour les utilisateurs) 2/« le not-invented here » est chez eux l’insulte suprême, ce qui les a conduits à chercher à améliorer leur système d’exploitation Symbian qui ne pourra pourtant jamais concurrencer Apple sur le haut de gamme ou Androïd de Google sur le milieu de gamme.
Conséquence de leur Monde, les stratèges de Nokia se sont enfermés dans le piège abscond du seul contre tous; renforcé par le fait qu’ils restent le leader de ce marché. Leurs stratégies se sont toutes révélées des impasses et la plateforme pétrolière est en feu. ( pour les amateurs de plate-forme voir le post sur Deepwater Horizon)

2/Quand ils auront repensé leur stratégie, la question pour Nokia restera de changer de Monde
Le mail alarmiste de Stephen Elop ne suffira pas, le risque est que ses équipes « vrillent » sa nouvelle stratégie en la traduisant dans leur Monde « propriétaire ». Exemple possible, en cas d’alliance, ils vont chercher à être plus intelligents que leur allié.

Que faire si vous ne voulez pas devenir un futur Nokia ?
D’abord comprenez votre propre Monde et celui de votre entreprise, et mesurez-en les conséquences possibles sur votre réflexion stratégique.
Qui se souvient que Kodak était leader de la photo et Grapholex celui de la règle à calcul ?

Pour comprendre votre propre Monde et oser le définir sans tabou, il n'y a sans doute rien de meilleur qu'un oeil externe. Ici Stephen Elop vient de Microsoft et il ose dire tout haut, sans fard, ce qu'aucune manager Nokia n'avait su dire auparavant. Ce message violent, en rupture, a-t-il été bien entendu et accepté par les équipes ? C'est à dire ce sont-elles dit "oui il parle bien de nous" ? Oui bien se sont-elles refermées, attendant que l'orage passe et faisant inconsciemment confiance à leur force d'inertie pour résister. Il joue ici dans une communication directe son va tout. Le futur permettra de dire s'il aura su agir en créateur d'un monde auquel les collaborateurs, les clients et l'écosystème de Nokia veulent appartenir.


A suivre

Bruno Jourdan

jeudi 17 mars 2011

Carlos Ghosn : comment éviter le déclin ?


Carlos Ghosn est l'une de mes "stars". Il appartient à la catégorie des Managers créateurs d'un Monde business, au même titre que Jack Welch.
Le chapitre 6 de notre livre" Changez de Monde ..." montre comment il a réussi a créer un Monde voulu lors du rapprochement Nissan Renault.



L'affaire actuelle "espionnage/escroquerie" m'interpelle donc fortement. Me serais-je trompé de référent ? Le référent aurait-il dérapé ? Comment est-ce possible ? Pourquoi ?
Qu'est-ce que cette triste affaire révèle sur le Monde des Top managers ?

Quand être en première page des médias est le signe du déclin
L'un des éléments clés de la performance d'une entreprise selon Jim Collins dans son livre  "From good to great" est d'avoir des Leaders "level 5". Je résume cela par le concept de "moine soldat", c'est à dire le manager engagé à 100% dans la réussite de ses collaborateurs et de son entreprise, pas dans la sienne propre, à l'inverse du manager narcissique qui devient obnubilé par sa réussite individuelle. Un gérant d'une société d'Asset Management m'avait expliqué qu'il fallait vendre les titres d'une entreprise dès que son patron faisait la une d'un journal économique comme Fortune : c'était l'indicateur que ce manager était en train de perdre sa posture "level 5" happé par le Monde de l'Opinion.

Je ne voudrais pas que cet indicateur se révèle vrai pour Carlos Ghosn. Non pas que l'individu perde ses qualités intrinsèques, mais il devient de fait membre d'un autre Monde. Il s'éloigne, se coupe du monde des autres managers, en particulier de celui de son comité de direction. Il ne connaît plus les personnalités qui le composent. Il ne peut plus faire confiance à l'homme car il ne le connaît pas. Il ne fait confiance qu'aux preuves indirectes, chiffres, ... délation.
Cet isolement conduit à un réflexe de paranoïa. "Je n'ai plus le temps de valider l'information, je dois donc faire confiance, mais au fond je n'ai aucune base concrète pour décider d'accorder ma confiance". Ainsi le nouveau DG d'un banque posait la question à chacun des membres de son nouveau Codir "Me serez-vous fidèle ? ... euh bien sûr ..." Comment ne pas être victime d'une machination de pieds nickelés dans un tel contexte ? Un zest de Chine, une larme de compte bancaire chiffré, et hop 90% des tops managers seraient sur le grill !

Que doit faire Carlos Ghosn pour éviter ce déclin managérial, cette déconnexion croissante avec son entreprise et avec sa réalité, avec tous les impacts négatifs que cela a sur la structure et ses hommes ?
Waouh, oserais-je conseiller mon idole ? L'apport d'un démarche solide comme les Mondes donne les idées et une légitimité. Que dirait-donc un apprenti créateur de monde ?
  1. Carlos doit se remettre en position de décrypter le /les Mondes de Renault. La grille Monde va l'aider à le faire rapidement, sans simplisme. Le but est qu'il puisse montrer aux équipes en quoi il les a compris et en quoi qu'il est de nouveau connecté avec eux, sans oublier qu'il doit parler dans leur Monde et pas dans le sien
  2. Ensuite il doit définir un nouveau Monde commun. Celui qu'il veut et qu'il peut partager avec ses Managers. Ceux-ci devront à leur tour le partager avec leurs équipes et ainsi de suite en cascade. Une piste  de nouveau Monde commun serait celui de la confiance. Pour piloter une entreprise aussi complexe que Renault -Nissan les procédures seront toujours insuffisantes. Il faut une couche complémentaire qui donne du sens et permette des synchronisations, des co-constructions fluides, rapides. Ce Monde commun repose sur la clarification d'une grandeur, d'une fierté commune. Il repose aussi sur la modernisation des Interactions collectives. Comment (re)faire vivre la communauté du comité de Direction ? Quels temps forts ? Comment favoriser la prise de parole autonome, responsable versus l'alignement politiquement correct "tous derrière le chef, même si ...". L'excès de processus tue le processus aussi sûrement qu'il tue la confiance. Or c'est justement  le discours produit par Renault sur l'affaire d'escroquerie. "Nous allons faire un audit des procédures" La belle affaire !
  3. Enfin il doit identifier et conduire personnellement quelques passerelles qui vont faire le lien entre les mondes actuels disjoints, éclatés et le monde commun de confiance, le monde voulu. L'abandon, ou le report des bonus 2010 est un geste dans son Monde à lui. Est-ce pour autant une passerelle solide avec les collaborateurs Renault ? J'en doute. Les passerelles doivent passer par des mots nouveaux, des communications différentes, par une réelle clarification de ce qui va permettre le retour de la confiance entre les managers.
Carlos a tous les atouts pour le faire. Mais ce ne sera pas sur TF1 qu'il trouvera les solutions internes à Renault. Il doit replonger dans le monde domestique et industriel de Renault, et par exemple redonner à l'entreprise une flamme Inspiration, porteuse de Fierté.

Carlos, We can help

Très respectueusement

Laurent Dugas

jeudi 10 mars 2011

Quelle ressemblance entre un Directeur Financier et Daniel Elena ?

Dans le cadre de la transformation de la Direction Financière d'un groupe bancaire, j'ai travaillé avec la communauté des directeurs financiers sur l'un des aspects du Monde Voulu construit ensemble :
Comment agir en "trusted advisor " auprès des Dirigeants et des Conseils d'administration des différentes entités ?

J'ai proposé à la vingtaine de Directeurs Financiers présents plusieurs photos de "trusted advisor" en leur demandant de choisir celui qui est pour eux le plus emblématique de cette posture.

Vous avez reconnu waren buffet, raspoutine, henry Kissinger, Daniel Elena, Alain Minc, Les contrôleurs du Ciel, Leo Castelli.

Qui est pour vous la personne la plus emblématique de ce rôle de "trusted advisor" ?

Quelle a été la personne sélectionnée par mon panel de 20 Directeurs Financiers ?


Le trusted advisor plébiscité a été ... Daniel Elena ... qui est le co-pilote du multiple champion du monde de rallye Sébastien Loeb

Pourquoi me direz-vous ? Au delà des qualités prévisibles et sans doute communes à d'autres postulants en photo ; carrefour d'information, efficace et fiable, s'engage personnellement, joueur collectif, orienté vision, ...
Le plébiscite est venu des qualificatifs : agréable, ouvert, souriant !
Effectivement c'est le seul qui sourit et qui donne envie d'aller vers lui !

Voila comment une simple photo peut révéler des comportements clés indispensables au succès de ce rôle de passeur entre le monde des financiers et le monde des autres dirigeants

Pour les Financiers qui veulent aller plus loin, je vous conseille la lecture de l'article "Créer le monde dans lequel vos décisions économiques créeront de la valeur" dans le site de P-VAL www.pval.com

Laurent Dugas 06 62 96 23 03

lundi 7 mars 2011

Pas facile de se synchroniser avec sa nouvelle équipe

Dans une conférence organisée par l’IESE, la grande Business School espagnole, j’ai rencontré le producteur de cinéma Ignacio Gómez-Sancha.

Il nous a raconté une de ses expériences en Argentine dans les bureaux que sa société avait loués pour les 100 personnes qui préparaient le tournage d’un film de Roland Joffé dont il était le producteur.

« Le premier jour, je suis arrivé au bureau avec mon costume cravate, personne n’a fait attention à moi et sûrement personne n’avait repéré qui j'étais. Le deuxième jour, j’y suis retourné en pensant que la rumeur sur ma position avait circulé et que par conséquent le contact serait plus spontané … nouvel échec. Le troisième jour, pareil.
A l’évidence, ils me faisaient comprendre que je n’étais pas de leur Monde. C'était donc à moi de faire l'effort d'aller vers eux. J'ai donc fait les trois choses suivantes :
1. J'ai acheté 100 roses (la rose était en rapport avec une des scènes du film) et je les ai données une à une à chacun en me présentant,
2. J’avais observé que tout le monde, tous les jours, y compris les hommes entre eux, s'embrassaient pour se dire bonjour - j'ai fait pareil,
3. Plus de 80% des hommes ont une barbe, j’ai laissé pousser la mienne.
A partir de ce jour, je n'ai plus eu aucun problème de communication avec l’équipe. »

Bel exemple de passerelles entre deux Mondes, celui du leader et celui de l’équipe. Comme avec des clients, en tant que leader, c’est à nous - et pas à elle - de créer les passerelles.
Je nous encourage à suivre l'exemple d'Ignacio ... et aussi de découvrir le genre de film qu’un leader comme lui est capable de produire.

Silvia Estrems
Directrice du bureau P-VAL de Barcelone

vendredi 4 mars 2011

BP : quelle politique de sécurité pour Deepwater Horizon ?

La catastrophe de BP dans le golfe du Mexique illustre la très grande difficulté des entreprises à définir et à choisir clairement le monde dans lequel leurs actions s'inscrivent. Les accidents de BP dans la durée illustrent son incapacité à passer d'un Monde sécurité des personnes à un Monde sécurité des grands risques, et à associer les deux.



Le désastre de Deepwater Horizon était-il évitable ?
Comme toute grande catastrophe les causes sont systémiques et forment un ensemble inextricable. Pourtant de tels événements n'arrivent pas à toutes les entreprises, car elles ont des différences dans leur approche de la sécurité.
Dans le cas de BP les experts mettent en avant un décalage culturel profond dans son approche de la sécurité. Suite à des accidents précédents, en particulier une raffinerie au Texas, BP avait mis l'accent à fond sur la sécurité des personnels : éviter les accidents du travail, fréquents, par toute une série de normes. En revanche elle n'avait pas construit une culture de la sécurité pour des grandes catastrophes, très peu fréquentes.
BP exigeait que les tasses de café portent un couvercle mais elle n'avait pas de processus pour faire un test de pression négative sur un puits en haut profonde.

Cette immense entreprise avait construit un monde sécurité inadapté à la gestion des catastrophes.
Erreur de représentation du problème ?
Incapacité, malgré des efforts réels, à faire évoluer sa culture pour adresser des événements qui n'arrivent pas tous les jours ? BP n'avait pas le Monde sécurité voulu, et en tout cas n'a pas su l'atteindre.
Ainsi le CEO démissionné, Tony Hayward, s'étonnait encore que la catastrophe Deepwater Horizon soit survenue l'année où tous les indicateurs sécurité de BP étaient en progrès.

Quelle leçon tirer de ce cas exemplaire ?
Vos stratégies, vos décisions sont prises en fonction de votre Monde, c'est à dire de vos représentations. La catastrophe financière, écologique, industrielle arrive statistiquement très rarement, - le cygne noir
 - Elle n'est donc pas à priori la source de nos représentations collectives. nous n'avons pas les outils instinctifs pour l'appréhender. Même si c'est le cas, nos pratiques quotidiennes, notre monde historique, évacuent les efforts pour concrétiser la représentation de la catastrophe.
BP a ainsi lancé des programmes ambitieux de formation et d'éducation sur les préventions des catastrophes. mais ces actions sont restées théoriques, loin d'un Monde vécu, mesuré, reconnu. La surface, l'apparence était là, mais c'était très loin de constituer un Monde habité.

Quelles sont vos recommandations pour le nouveau CEO de BP, Robert Dudley, qui va rencontrer exactement les mêmes difficultés culturelles et opérationnelles?
Quelles sont  les passerelles qui lui permettront d'atteindre le monde sécurité cible, celui des Personnes ET des Catastrophes ?

Laurent Dugas

mercredi 2 mars 2011

Vos clients ressentent votre Monde beaucoup plus fort que vous ne le pensez !

Sur le courrier express, mon expérience personnelle me fait dire qu’UPS est mieux synchronisé avec le Monde du client que celui de La Poste.


Expérience client :
Je vais ce matin à la Poste pour envoyer un courrier express à Moscou – notre proposition commerciale pour un gros projet.
Ma question au guichetier : quel délai ? Réponse un peu vague « 2 à 3 jours » !
Ma question: comment calculez-vous ce délai ? Réponse « à partir de demain puisque ça ne partira que ce soir » !!
Ma question : « mon pli doit être livré vendredi, est-ce que cela sera le cas ? Réponse « pas sûr, mais peut être, regardez vous-même sur notre plaquette c’est bien marqué ici : Russie, 2 …à 3 jours » !!!
Ma question : y-a-t-il un moyen plus rapide ? Réponse « y’en a pas, vous voyez bien ! » !!!!

Rentré au bureau, j’appelle UPS (pas DHL dont le site Internet est désespérant).
Habitué des centres d’appel, je me suis inquiété en entendant le premier message « tapez 1 si … », que nenni, en décrochant à la 1ère sonnerie une voix souriante me répond « bonjour monsieur que puis-je faire pour vous ? »
« J’ai un pli à faire parvenir en Russie et qui doit arriver vendredi sans faute »
« Bien sûr monsieur, est-ce la 1ère fois que vous utilisez nos services ? ». Oui
« Permettez-moi de vous demander quelques informations …». 15 secondes d’attente, puis la réponse tombe : « notre chauffeur passera aujourd’hui et votre pli sera livré avant 12H vendredi. Le chauffeur viendra avec un bordereau que vous remplirez ensemble, cochez bien ma case « express ». La voix de l’opérateur était tellement assurée que je n’ai aucun doute sur l’arrivée dans les temps.
15h35 : un petit gars sympa « Bonjour monsieur, nous allons remplir le bordereau ensemble » et il me guide sur les 3 lignes à remplir.
Avant de partir, il ajoute, sur un ton naturel : « aurez-vous d’autres plis à venir pour l’international car dans ce cas, il sera beaucoup plus facile pour vous d’ouvrir un compte, d’ailleurs je peux demander à un commercial de passer vous voir, il saura vous proposer un service adapté » puis : « maintenant je vais y aller, car je dois me dépêcher pour que votre pli arrive dans les temps ».


Moralités Monde
Moralité 1 : je ne suis pas sûr que mon postier ait compris que je n’étais pas content.
Moralité 2 : le problème de ce bureau de poste n’est pas un problème de compétence du postier mais un problème de « Monde ». Ce Monde conduit les postiers à faire des réponses « administratives », le client n’y a pas de place.
Moralité 3 : cette anecdote m’est arrivée dans un bureau, il se trouve que Bruno Jourdan nous a raconté dans un post de décembre une histoire très positive qui lui est arrivé dans un autre bureau. Différence d’employés ? Sûrement pas mais probablement différence de leadership du management. Ceci pour clouer le bec aux défaitistes.
Moralité 4 : Le bureau n°2 pourrait s’inspirer des techniques du bureau n°1 … et de celles d’UPS.

Daniel Oulouhodjian