Les Mondes de P-Val: mai 2015

jeudi 28 mai 2015

Patrick Drahi : un dirigeant conscient de son Monde de Performance et de ses limites


Altice SA Chairman Patrick Drahi

Patrick Drahi, le PDG d'Altice, ne justifie pas son renoncement au rachat de Time Warner Cable pour une question de prix ou d'endettement trop important !

Il le justifie par son incapacité actuelle à mettre en place un management capable d'exécuter son Monde de Performance, c'est-à-dire de générer les économies permettant de payer la dette et au delà de créer de la profitabilité

Quels enseignements ?

Premièrement, l'illustration "cachée" qu'un businessman présenté comme un Financier est d'abord un homme de management des personnes et qu'il est parfaitement conscient que sa "bande passante" n'est pas le financement - il a les plus grandes banques à son service et il les paye très bien pour cela.
Non, sa limite est la capacité à projeter une équipe de management qui va savoir exécuter son Modèle de performance, c'est-à-dire optimiser les modes de fonctionnement avec la plus grande frugalité. C'est un enseignement pour beaucoup de Dirigeants qui se lancent dans des stratégies et des objectifs sans avoir les équipes pour les concrétiser ( et j'en croise ...)

Deuxièmement, et c'est l'enjeu de Patrick Drahi maintenant, si je n'ai pas le capital managérial pour porter ma stratégie comment l'acquérir ?

Il peut l'acheter, c'est-à-dire recruter avec deux limites :
  • Si son Modèle est bien spécifique, il aura du mal à trouver les personnes formatées comme souhaité sur le marché de l'emploi
  • Si ses équipes sont déjà au taquet dans l'exécution de la stratégie, et elles le sont pas nature dans son modèle, elles n'ont pas le temps de bien recruter 
Il peut le construire, c'est-à-dire embarquer des managers de ses nouvelles entreprises dans la maîtrise de son monde de Performance. Là aussi deux contraintes
  • Celui de savoir formaliser ce Monde de Performance. Ceux qui sont au coeur de l'action ont beaucoup de mal à prendre du recul et à identifier la complexité de leur "tour de main" , ce qui fait leur succès
  • Ensuite, c'est de savoir embarquer les managers dans ce Monde de Performance. Les dirigeants sont souvent timorés dans ce type d'action ( "on va lancer un nouveau leadership modèle ...") , souvent parce que au fond ils n'y croient pas. S'ils dépensaient autant sur ce sujet que sur des réorganisations inutiles ou des SI trop complexes,ils obtiendraient des résultats prodigieux 
P-Val peut aider Patrick Drahi et tous ceux qui veulent booster leur Monde de Performance
  • Nous accouchons comme des cogniticiens de votre savoir-faire managérial unique
  • Nous le transposons en un Monde socio organisationnel que vos équipes auront envie d'habiter
  • Nous construisons, négocions, déployons les passerelles "tipping point" pour que vos managers passent en 3 à 6 mois de leur Monde ancien à votre Monde de Performance voulu
Laurent Dugas

Apple : Steve Jobs - Tim Cook le match qui n'aura jamais lieu !

Quand Tim Cook est devenu le CEO d'Apple, 6 semaines avant le décès de son fondateur légendaire, il était un quasi inconnu et personne ne lui accordait beaucoup de crédit dans l'ombre d'une véritable star du business.

Aujourd'hui, 3 ans et demi après, Tim Cook a réussi, en adoptant son propre style, à se faire sa place. Il est unanimement reconnu comme un vrai leader, garant des performances exceptionnelles d'Apple.

Mais en quoi Cook est-il différent /semblable de Jobs ?


Les différences résident avant tout dans des représentations distinctes de l’écosystème, ou autrement formulé, de leur Monde.
Pour Steve Jobs, son "Monde" tourne autour du produit, tout le reste (actionnaires, société, collaborateurs) est secondaire. A l'inverse Tim Cook conçoit les enjeux dans leur globalité. Dans son Monde, Apple est beaucoup plus qu'une somme de produits. Là où Steve pensait toujours comme un "start-up-er" de génie, Tim pense comme le leader d'un grand groupe mondial.

Voici quelques illustrations de ces différences




















La grande interrogation devient alors : "Que va devenir la différence absolue d'Apple dans le futur ? Apple peut-il toujours être Apple avec ce changement ?" 

Apple avait anticipé ce besoin de capter et de transmettre l'ADN différenciatrice d'Apple (lire les deux défis de Tim Cook).

Apple a créé son Apple University que son professeur emblématique Richard Tedlow a surnommé "the think different university".
L'enjeu de cette université est double : ancrer la différence culturelle d'Apple et rester ouvert sur ce qui est non Apple pour éviter la sclérose.
En particulier l'entreprise doit apprendre à passer d'un souci maniaque du détail incarné à 300% par Steve Jobs à ce même souci incarné par les 80 000 collaborateurs. C'est à dire créer un Monde de Performance durable.

En complément Tim Cook a ajouté ce que trop peu de grands groupes Français font, c'est à dire un creuset physique de cette culture par un "siège" emblématique des modes de fonctionnement visés.
Ce n'est pas un siège "headquarter" qui incarne souvent une technocratie, c'est un "siège" créateur de valeur, lieu de vie qui facilite le partage d'un Monde commun.
Cette approche partagée par les groupes comme Google, Facebook, ...dépasse très largement le gadget médiatique. Elle traduit la prise de conscience majeure que leur seule valeur ajoutée réside dans la manière dont leurs équipes pensent, interagissent, se reconnaissent mutuellement et décident : leur Monde de Performance

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