Les Mondes de P-Val: décembre 2011

jeudi 22 décembre 2011

« Je déteste les conducteurs de scooters »


Nouveaux lecteurs de ce blog (merci à vous de rejoindre nos quelques centaines de lecteurs fidèles), vous vous demandez peut être ce qu’est un « Monde » dans le langage des projets de transformation P-VAL.

Pour comprendre ce concept de Monde, je vous suggère d’interroger un motard sur ce qu’il pense des conducteurs de scooters.

Florilège de ce que vous allez entendre (les points d’exclamation font partie du texte) : « aucune éducation ! », « dangereux ! », « ils créent une mauvaise image des deux roues ! », « conduire un 400cm² sans permis ! », « un de mes amis en a acheté un, je lui ai prédit qu’il allait se casser quelque chose, cela n’a pas loupé ! »
On ne peut pas vraiment parler de détestation, mais on n’en n’est pas loin.

Autrement dit, pour le motard : « le conducteur de scooter n’est pas de mon Monde … et je ne voudrais surtout pas que quelqu'un puisse le penser ». Comprenez par cette fin de phrase que le motard que vous avez interrogé a cru que vous pouviez l’assimiler à un conducteur de scooter, la honte !

Le Monde du motard c’est quoi ? C’est la grandeur de la belle mécanique ; c’est la qualité de la conduite ; c’est la solidarité entre pairs ; c’est l’épreuve modèle de la réussite du permis moto, si difficile à obtenir ; c’est la résistance aux éléments, au froid, aux caisseux.

Ce Monde du motard est précisément l’antithèse même du Monde du scooter, dont la seule grandeur est d’aller le plus possible à son rendez-vous.
Conséquence de cette opposition de Monde : jamais un motard ne s’arrêtera pour aider un scooter en panne alors il le fera toujours, quoi qu’il lui en coûte, pour un autre motard.


En transposant cet exemple, vous aurez compris pourquoi beaucoup de fusions ne marchent pas « les autres ne sont pas du même Monde que nous ». Vous aurez aussi compris pourquoi des changements importants ne marchent pas plus « on veut nous imposer quelque chose qui ne correspond pas à ce que nous sommes, voire qui correspond à tout ce que nous rejetons ».

Et vous, scooteristes, que pensez-vous des motards ?

Bruno Jourdan … cycliste

lundi 5 décembre 2011

Le Monde de la Patrouille de France : quels enseignements pour votre Management ? (1)



La Patrouille de France fait parti de notre patrimoine national . Qui n'a pas attrapé un torticolis en observant leurs arabesques dans le ciel, en se souvenant de son âme d'enfant ?


En revanche le Monde interne de cette équipe d'élite n'est pas connu. L'un de ses récents Commandants Yves Girard nous en dresse le portrait

Colonel, pouvez-vous nous faire partager la grandeur des Pilotes de la Patrouille de France ?
Oui, avec plaisir. La Patrouille de France rassemble en quelque sorte l'élite de l'élite des pilotes de l'armée de l'air. En faire partie est une consécration, mais c'est aussi se retrouver dans un milieu spécifique ou il ne s'agit plus vraiment de se prouver des choses à soi même. La grandeur partagée est réellement la recherche du Mieux, pas du plus. Les Patrouilles nationales ne sont pas en compétition car chacune est par nature à la limite du possible. Le Mieux se traduit par la capacité à afficher une différentiation par l'identité du Pays représenté, pas par la compétition , surtout pas. La grandeur est donc toujours dans la prise de risque réfléchie ; nos démonstrations se font au dessus de milliers de spectateurs : un crash serait catastrophique

Comment fonctionne ce que nous appelons la boucle de reconnaissance : Le pilote est reconnu, valorisé, sur quel principe ? par qui ? par quoi ?
La valorisation repose sur la capacité d'un Pilote a proposer ce "Mieux", c'est à dire à proposer et réaliser des figures innovantes dans une prise de risque réfléchie. Cela se joue entre les Pilotes. nous avons une totale autonomie au sein de l'équipe. C'est le regard de nos équipiers qui nous importent, ceux qui risquent leur vie avec nous.
Quelle est  alors la récompense ? C'est le plaisir du dépassement, l'adrénaline proche du combat "déclencher sa fumée c'est comme tirer un missile"

Quel est le prix à payer pour exister dans votre patrouille ?
Au delà du rythme de vie très particulier en raison des tournées, chaque pilote doit impérativement être capable de franchir les limites de ce qu'il croit possible pour lui : il faut franchir nos pensées limitantes.
Dans un autre registre il faut accepter l'échec d'une manière toute spécifique. Un simple incident, un touché, génère le départ immédiat.
Cela semble très dur ? Oui, c'est un principe clé de survie du groupe. Chaque pilote est tellement à la limite, concentré à 100% sur lui, qu'il ne peut pas se prendre en charge et surveiller son voisin. La confiance est totale ou elle n'est pas. La règle est connue et le départ est vécu "positivement" car c'est une mesure de protection de soi même face à l'exigence de cette confiance absolue, non surveillée

Tout Monde se traduit par des processus, des interactions collectives originales. Comment fonctionne la Patrouille de France ?
Vous avez raison, notre Monde est très organisé, structuré. Nos passerelles RH par exemple :
  • Le recrutement se fait sur les valeurs humaines avant tout car à ce niveau la compétence de pilotage est acquise
  • L'affectation dure entre 2 et 4 ans maximum. Au delà la routine pourrait s'installer, la pression use aussi.
  • De même chaque année nous faisons évoluer la position du pilote dans la formation pour stimuler la remise en question
Tout est fait pour maximiser la confiance : nous volons à 800km/heure dans une bulle de 30 mètres de diamètre ! Ainsi nous formons une équipe inamovible : 1 pilote, 1 technicien, 1 avion, toujours les mêmes.
Les relations interpersonnelles sont un élément clé. Le verre au Mess fait partie intégrante de cette confiance si difficile à créer : se connaître --> se reconnaître --> être complice --> avoir confiance

Pour finir comment se prennent les décisions dans un milieu aussi spécifique ?
Comme en combat la décision doit être autonome, immédiate. Vous avez 25 secondes pour décider de votre action avant de devenir la cible ! Cela nécessite d'avoir une grande capacité à hiérarchiser les priorités dans la masse d'informations captées. Ce qui est prioritaire l'est vraiment  ; un mauvais arbitrage est fatal
Cette instantanéité requiert un énorme travail de préparation. Le briefing est un temps fort extraordinaire pendant lequel chaque pilote vit sa figure par la pensée et par le geste

Alors, vous, nous simples terriens, que pouvons-nous tirer comme enseignement de ce monde de la très haute performance d'équipe ? Quel transfert est-il possible de faire dans un Comité de Direction ? une équipe projet ?

Je vous propose de réfléchir quelques jours et de partager nos idées dans un prochains blog

Laurent Dugas

Transformer l'église catholique

Jean-Marie Pelt est un double spécialiste, en botanique … et en vies des saints. Il vient d’ailleurs d’écrire un livre sur ce sujet.

Jean-Marie Pelt ne le sait sans doute pas lui-même, mais il est aussi un spécialiste en projets de transformations fondés sur l’approche Monde de P-VAL.

Preuve de son expertise : sa description de la nécessaire transformation de l’église catholique et de la méthode pour réussir cette transformation :
« Je souffre du fait que son message soit si mal répercuté. C’est une multinationale qui vend mal ses excellents produits. Il faut ouvrir portes et fenêtres de l’église, la débarrasser de son coté administratif. Ce qu’il manque à l’église, des saints ! »

Bravo Jean-Marie : 

1/formulation du Monde actuel de l'église : administratif

2/diagnostic de l’écart avec le Monde des clients : l’église a oublié de considérer ses ouailles comme des clients – au sens qu’ils ont le choix de ne plus vivre dans l’église

3/ vision du Monde voulu : une multinationale plus ouverte qui a des produits et qui les vend

4/création de la passerelle : les saints.

P-VAL recrute, Jean-Marie contacte-nous !

Bruno Jourdan