Les Mondes de P-Val: mai 2012

mardi 22 mai 2012

Est-ce que votre carte de visite mentionne un numéro de fax ?


Oui probablement – si je me fie aux nombreuses cartes de visite que je reçois.
Problème de Monde ?
Oui assurément !
Et ce problème de Monde est plus grave qu’il n’y paraît …



La présence d’une information devenue totalement inutile sur les cartes de visite n’est pas grave en soi, mais elle témoigne d’un problème managérial dans les sociétés concernées.
La personne en charge de la gestion des cartes de visites ne se sent visiblement pas la liberté de supprimer cette info ou même de vérifier avec les équipes concernées de sa pertinence. Elle doit penser « on ne sait jamais, on pourrait me le reprocher ». Et si elle le pense, c’est probablement parce que le système de management de son entreprise lui a déjà montré que l’initiative n’était pas de son ressort.
Le responsable des cartes de visite ne fait que se conformer au Monde dans lequel il vit. Aucune initiative, aucun empowerment, de l’exécution rien que de l’exécution. Et ce Monde qui se traduit dans la gestion des cartes de visites s’appliquent sûrement à plein d’autres sujets, sans doute plus stratégiques.

Résumé : ce problème du numéro de fax sur votre carte de visite est peut être un marqueur du Monde de votre entreprise. Est-ce que ce Monde est le bon ?

Bruno Jourdan

mercredi 16 mai 2012

Hollande et Sarkozy lors de la campagne : décryptage Monde

La campagne présidentielle est enfin finie, mais déjà elle nous manquerait presque ...  ouf on a 5 ans pour se refaire une santé intellectuelle !

Je vous propose un flash sur les Mondes de référence de nos deux protagonistes :

A ma gauche François Hollande : Monde de référence = civique + opinion

- "Euh euh... oui je me suis placé dans la perspective du bien public avec un discours de rassemblement vers tous les Français. Quand je parle je regarde au dessus, vers personne en particulier. Mon image et mes discours ont été copiés sur le modèle de réussite de Francois Mitterand, raide, un peu pincé.. Lui il était beaucoup plus clanique que moi, je suis un animal à sang froid.  J'ai travaillé mon look comme jamais, j'ai maigri,  j'ai marketé mon image de "normalité" : en privé je suis assez fier du coup de la Scénic. D'ailleurs je n'ai fait aucune erreur dans cette campagne maîtrisée"

A ma droite Nicolas Sarkozy : Monde de référence = domestique + marchand

- "Vous avez vu comme j'ai navigué entre toutes les catégories d'électeurs avec tous les arguments possibles, comme un caddy fou dans un hyper marché. Pourquoi ? Je vais vous le dire : c'était ça ou la déroute et vous avez vu j'ai été bon, seul contre tous, cela a failli marcher. Je vous prends à témoin, certains m'ont trahi. Moi je suis pas comme l'autre, je suis dans la réalité concrète, Je parle de vrais problème à de vraies personnes, je vous regarde dans les yeux. Vous allez dire que je travaille aussi mon image ? C'est vrai mais au fond je n'y arrive pas, ce que je suis transparaît trop fort.  Et puis le coup de la Scénic c'est ridicule, quel intérêt d'être président si on ne peut plus avoir envie de rien , je vous le demande ?"



Ok c'est facile, mais ça défoule !

Bon WE

Laurent Dugas

mardi 15 mai 2012

Ne dites pas "Bonjourrr!" au client qui ne vous dit pas bonjour

Les vendeurs qui renvoient en miroir avec finesse les mots et les comportements de leur client ont des résultats bien supérieurs aux autres.

Les recherches de Céline Jacob *, chercheur à l'université de Bretagne Sud, ont porté sur 129 clients qui avaient posé des questions à un vendeur sur un lecteur MP3
La moitié des vendeurs avait pour consigne de mimer le client dans ses mots et attitudes. 79% de leurs clients ont fini par acheter un lecteur MP3
Pour l'autre moitié des vendeurs sans consigne, le résultat n'a été que de 62%, soit un écart de 17% ce qui est loin d'être négligeable.
De plus les clients qui avaient été "copiés"  étaient aussi les plus désireux de s'informer sur d'autres produits et les plus contents du service apporté par les vendeurs et par le magasin lui-même




Cette analyse met des chiffres sur le besoin de synchronisation entre le Monde de votre entreprise et celui de vos clients.
Une première passerelle est de renvoyer à vos clients l'image qu'ils préfèrent, ... la leur !

Cette passerelle peut sembler simple, voire simpliste
Dans la pratique elle se heurte pourtant à des freins importants.

En effet nous cherchons plutôt à imposer notre propre Monde à celui du client.

Par exemple face à un client bougon/stressé qui ne dirait pas "Bonjour", la pratique de nombreux "vendeurs" est de répondre par un "BONJOURR !" agressif visant à faire comprendre au client qu'il aurait DU dire bonjour et qu'il allait payer cher ce manque de respect envers le vendeur

Enseignement : plutôt qu'une formation "accueil" avec des consignes stéréotypées,  peut-être faut-il tout simplement apprendre à faire miroir ?

Laurent Dugas

* notez que cette analyse chiffrée a retenue l'écoute de la Harvard Business Review qui adore les analyses comportementales chiffrées : un indice de leur Monde industriel US ?

PS : dans le même esprit lisez l'article de Caroline Montaigne sur
"ces Mannequins qui nous ressemblent"

lundi 14 mai 2012

Les entreprises du CAC 40 sont elles en ligne avec le Monde de leurs clients ?

Gérard MOULIN


Bonjour,

Gérard MOULIN est gérant action chez Delubac Asset Management. Il publie sur le site de l'Agefi une tribune qui prend tout son relief avec l'angle d'approche Monde que vous commencez à maîtriser si j'en crois l'assiduité des 1000 lecteurs mensuels


"La rapidité et la brutalité des grandes mutations aujourd’hui à l’œuvre dans l’économie mondiale vont accélérer la ségrégation de la cote entre les valeurs qui courent derrière leur marché et celles qui participent pleinement à la définition de ce nouveau monde. La composition des grands indices reflétera tôt ou tard cette dichotomie.

Faite de ruptures aussi brutales que nombreuses, la période actuelle est inédite par bien des aspects. Ces exemples de « disruption » abondent. C’est aujourd’hui la première fois que les jeunes générations sont en mesure d’expliquer le monde (ou en tout cas, une partie) à leurs parents. C’est aujourd’hui la première fois que les centres de R&D se déplacent dans les pays émergents, qui ont définitivement perdu leur qualificatif méprisant de « tiers-monde ». C’est aujourd’hui la première fois que les médias traditionnels se frottent à une caisse de résonance aussi infinie dans sa portée que le web… Si ces mutations modifient en profondeur l’économie mondiale, elles impactent en retour la hiérarchie des marchés financiers et remettent en question la composition des grands indices boursiers qui sont censés les refléter.

Prenons le CAC40. Trois de ses principaux candidats au départ sont Alcatel-Lucent, STMicroelectronics et PSA. Parmi leurs remplaçants possibles figurent notamment Dassault Systems, Gemalto et Zodiac. Cette perspective est tout à fait plausible, les dernières dépassant désormais largement les premières en termes de capitalisation. Mais comment les futurs sortants se sont-ils fait dépasser par ces possibles entrants ? La qualité de la gestion n’a rien à voir là-dedans, pas plus que la qualité de l’expertise technique. Globalement bien organisés, ces groupes sont en effet composés d’armées d’ingénieurs et de centres de R&D tout aussi performants. En réalité, les candidats au départ doivent leur déclassement à leur seul positionnement. Faute d’avoir décelé suffisamment tôt les conséquences déflationnistes  de l’hyperconcurrence actuellement à l’œuvre et de la force de frappe du nouveau monde, ils n’ont pas su se projeter sur les bonnes trajectoires de croissance.

Des acteurs incontournables sur des marchés qu’ils ont contribué à façonner

Ces changements militent donc pour une nouvelle grille de lecture des groupes cotés, dont la proposition actionnariale repose plus que jamais sur la combinaison de deux facteurs-clés de succès indissociables. La première force d’un groupe réside dans la vision précoce que se sont forgés ses dirigeants sur l’évolution de leur marché, puis dans sa déclinaison en un chemin de croissance rentable (application de la bonne gamme de produits, voire du bon modèle économique, au bon marché). La seconde force provient de la protection de cette trajectoire via la mise en place de barrières à l’entrée difficilement franchissables (avance technologique, savoir-faire protégé, marque forte, référencement par les grands donneurs d’ordre…). Reprenons nos exemples. Leader mondial de la sécurité numérique, Gemalto est un des très rares prestataires externes à avoir convaincu le secteur financier de lui confier la gestion de données clients hautement sensibles. Zodiac bénéficie de certifications sur des normes tellement complexes qu’elles sont devenues référentes pour l’ensemble des acteurs du secteur aéronautique à travers le monde. Quant à Dassault Systems, son offre logicielle a atteint une complexité et une adaptation aux usages telles qu’elle apparaît difficilement rattrapable pour un nouvel entrant. A chaque fois, ces groupes sont devenus des acteurs incontournables sur des marchés qu’ils ont contribué à façonner de toutes pièces en imposant leur pricing power. Une différence de taille avec nos trois candidats au départ, qui sont restés des acteurs peu différenciés sur des marchés ouverts et matures.

La voilà, la grande leçon. Si la composition du CAC40 a globalement peu évolué depuis sa création, la rapidité et la brutalité des grandes mutations aujourd’hui à l’œuvre dans l’économie mondiale vont accélérer la ségrégation de la cote entre les valeurs qui courent derrière leur marché et celles qui participent pleinement à la définition de ce nouveau monde. La marche des affaires ne sera plus jamais comme avant. Le CAC40 non plus"


La question que nous pouvons chacun poser à notre entreprise, et donc in fine à nous-même est de savoir dans quel monde sommes-nous ? L'ancien ou le nouveau ?
Et si nous sommes dans l'ancien que devons-nous faire pour pour nous resynchroniser avec un environnement en disruption ?
Et ça c'est la finalité de notre démarche "rapprocher Monde de celui de vos clients"

François Varin

mercredi 9 mai 2012

Un président pour les jeunes, des enseignants en plus … et si nous aidions aussi l’éducation nationale à changer de Monde


La plupart des français partagent la conviction de notre nouveau président que les jeunes doivent être au centre des politiques publiques et 52% pensent qu’il faut aussi augmenter le nombre d’enseignants. Je fais partie de ceux qui pensent qu’il faut aussi que l’éducation nationale change de Monde.

Le changement de Monde que je propose n’est pas marqué politiquement et ne choquera aucun électeur et aucun enseignant. Il m’est inspiré par une interview de Marc Prensky, dans Le Figaro du 6 avril dans laquelle il défend le point de vue que les enseignants demandent trop à leurs élèves « d'oublier le monde dans lequel ils vivent, d'abandonner leur téléphone portable, l'Internet et d'écouter sans participer »

Les enseignants ont déjà souvent adopté la posture inverse qui consiste à apprendre aux élèves à réfléchir. Elle devrait être généralisée quand elle est possible, pour la faire passer du statut « de pratique pédagogique ponctuelle » à celui de "Monde cible" pour l’éducation nationale.

Le changement de Monde pourrait être résumé ainsi : passer d’un Monde dans lequel le professeur transmet du savoir à des élèves qui notent à un Monde où le professeur aiguise leur esprit critique et qui auraient fait le travail préalable d’aller sur Internet ou dans des livres pour maîtriser les données factuelles nécessaires (guidés par leur prof). Aiguiser l’esprit critique des élèves signifie aussi leur apprendre à challenger ce qu’ils lisent sur Internet.


Ce post fait écho à celui dans lequel je parle de la triche au bac : « Triche au Bac… Le Monde des lycéens changebeaucoup plus vite que le Monde de l’Éducation Nationale »

Bruno Jourdan