Les Mondes de P-Val: octobre 2011

vendredi 28 octobre 2011

Mesure de la performance, de multiples erreurs qu’une approche Monde permettrait d’éviter


Une étude Ifop/Methys de décembre 2010 est terrifiante pour l’image de la performance et de sa mesure dans les entreprises.

Quelques chiffres :
95% des salariés pensent qu’une entreprise doit chercher à toujours améliorer sa performance. Ils sont d’accord avec l’idée de performance.
90% pensent que leur entreprise est performante et 96% pensent qu’eux-mêmes sont performants. Il n’y aurait donc aucun problème de performance
48% pensent que la performance des salariés, et 47% leur performance à eux, sont mal mesurées. Pas étonnant, ils pensent que leur entreprise et eux-mêmes sont performants.
95% pensent que l’augmentation de la performance en entreprise signifie produire plus, plus vite et à moindre coût ; 74% pense que l’amélioration de la performance détériore la qualité du travail fourni.
89% pensent que la mesure de la performance est génératrice de stress pour les salariés, 81% qu’elle créée des tensions entre les salariés et les managers.
Quelle image !

Fatalité lié au sujet lui-même ? Certainement pas. Juste des erreurs de Monde
1/L’oubli que la performance, sa mesure, les actions qui en découlent doivent être « achetés » par les salariés. Ils en sont les clients, au même titre que les managers.
2/Le Monde actuel de la performance dans ces entreprises est totalement désynchronisé avec le Monde des salariés-clients, « ce Monde n’est pas fait pour moi salarié ». Le problème est beaucoup plus profond qu’un problème de communication.
3/Les sacro-saints indicateurs sont-ils la bonne passerelle entre le Monde de la performance et celui des salariés-clients. Visiblement non.

Attention aux mauvaises solutions pour résoudre le problème
Communication ! Conduite du changement ! Ce sont les réponses de ceux qui n’ont rien compris au problème. C’est le Monde qui leur est proposé que les salariés n’achètent pas.

Pensez Monde
Chez P-VAL nous avons coutume de dire « le changement est le projet ». Si vous pensez que les salariés de votre entreprise sont comme ceux qui ont été interrogés par l’Ifop :
1/Vous devez probablement changer de Monde, au delà du sujet « performance ».
2/En parallèle vous devez vous poser la question de savoir comment la performance doit être une composante de votre Monde Voulu
3/Vous pouvez aussi imaginer que la performance soit une passerelle du changement de Monde que vous aurez initié

Autrement dit, si vous lancez un projet « performance », ne le considérez pas juste comme un projet « technique » de refonte d’indicateurs et de tableaux de bord.

Pablo Legrand et Bruno Jourdan

mardi 25 octobre 2011

Chez P-VAL, nous sommes un peu addicts aux Mondes … c’est grave docteur ?


L’histoire de pommes qui va suivre va vous permettre de le mesurer. Vous pourrez aussi constater la diversité culturelle de nos consultants.


Tout commence par une annonce anodine de Bruno, l’associé :
J'ai apporté lundi au bureau 2.5 kg de pommes que nous avons mangées en 2 jours. J’ai donc fait un réapprovisionnement de 5 kg mercredi et je propose que nous en profitions pour créer un nouvel indicateur dans le reporting P-VAL à choisir parmi ces trois possibilités :
-          Consommation / Taux de présence au bureau
-          Consommation / Taux de surcharge de travail qui oblige à zapper le déjeuner
-          Consommation / Taux d'adhésion aux idées chiraquiennes

Vous aurez noté dans cette proposition que Bruno a une forte tendance industrialo-marchande


Réponse de François, manager :
« Si la consommation de pommes est directement liée à l’approche des élections présidentielles - le stress créé par l’enjeu génère une ruée sur les pommes - alors la consommation de pommes devient une nouvelle façon de mesurer le temps, et peut-être même l’espace-temps entre les murs de P-Val. »

François, pur Monde de l’inspiration


Contre-réponse de Pablo, consultant :
« Puisque l’écologie sera un des sujets de cette élection, je propose de s’attarder sur le changement de monde « pomme bio » :

Le Monde actuel de la « pomme médicamentée » se caractérise par ces trois items dans le vocabulaire des mondes :
- Grandeur : le sans-imperfection, des pommes toutes sucrées et juteuses, à la forme généreuse
- Interaction collective : aucune, chacun pour sa pomme
- Formule d’investissement : je mange des antibiotiques en même temps que ma pomme

Alors que le Monde voulu de la « pomme bio » se définit très différemment :
- Grandeur : l’imparfait naturel, le côté « vrai » des défauts
-  Interaction collective : la pomme est elle-même une interaction entre les moisissures/pourritures (because pas de conservateurs) et les vers (because pas de pesticides)
- Formule d’investissement : le risque (assez élevé) de tomber sur une pomme pas juteuse, pas sucrée avec une forme bizarre »

Pablo, lui a industrialisé


Contre-contre-réponse de Stéphanie, manager :
« Bio ou pas, rappelons l'adage de nos amis British : "An apple a day keeps the doctor away". Le nombre de pommes consommées peut-il est l’indicateur de santé des pvaliens ? Surtout si cela permet d’obtenir une baisse de notre consommation de bonbons chimiques régressifs et addictifs (et oui, avouons que nous avons frôlé il y a peu l'inscription collective aux consommateurs-de-fraises-tagada-anonymes). »

Stéphanie s’exprime dans un Monde civico-domestique

 
Conclusion d’Anastasia, consultante :
« Faisons simple, et introduisons le J/P (Jour/Pomme) comme unité de mesure ! »

Retour dans le Monde industriel



Et vous, savez-vous décrypter le monde de vos équipes au quotidien ? (même si je vous rappelle que notre méthodologie Monde est fondamentalement une manière de réfléchir sur un Monde collectif).

Pablo Legrand

mercredi 19 octobre 2011

et si vous utilisiez l'approche Francis Ford Coppola ?

Dans un interview Francis Ford Coppola répond à la question "Quand vous êtes bloqué sur le plan créatif, comment faites-vous ?"
Voici sa réponse : " Si mon intuition ne parvient pas à me donner des réponses sur un sujet, je me livre à l'exercice suivant : quel est le fil directeur en un ou deux mots ? Dans le film Conversation secrète (The Conversation), mon fil rouge a été "vie privée", pour Le Parrain cela a été "succession". Si vous avez ces quelques mots vous pouvez sortir de l'impasse. Vous vous dites juste "bon, que me dit le thème ?" et en général cela vous suggère un moyen d'avancer et de franchir les blocages"


Ok me direz-vous, mais quel est donc le lien avec notre pratique de managers qui ont l'ambition d'aider leur organisation à changer de Monde ?
Face à des situations très complexes, multidimensionnelles nous sentons souvent que "cela ne va pas" mais nous avons du mal à identifier où précisément et à définir un levier d'action efficace.
L'angle d'approche Monde permet de vous donner un fil directeur simple, en quelques mots. Cet aspect synthétique, ramassé, de la formulation du Monde voulu déroute souvent nos clients qui aimeraient des approches extensives. Ces réponses détaillées sont impossibles à donner au début du projet puisque le projet est justement de les construire ( idem pour un film dont vous auriez juste le synopsis).

Deux illustrations concrètes de l'utilité de cette approche Monde en quelques mots :

Le DG d'un groupe bancaire m'interroge récemment sur le fonctionnement de sa gouvernance et sur les dossiers que ses directeurs présentent. Je lui propose de me faire parvenir un échantillon des documents : je me retrouve à devoir lire des plans d'actions et des reportings de 20 pages, en veux tu en voila. Au bout d'une heure je suis perdu. J'applique alors la "FFC approach" ; Que me dit le fil rouge, le Monde voulu en deux mots ? "aller vers le client", je trouve alors rapidement la nouvelle structuration des dossiers soumis au Comité Exécutif

Les équipes RH d'un groupe technologique ont travaillées plusieurs mois avec des groupes de travail dans toutes les directions pour bâtir un nouveau référentiel des compétences managériales avec tout un système pour accompagner le déploiement. Au moment de la validation finale le PDG a tout stoppé "je ne comprends rien". Le DRH m'appelle "j'ai une semaine pour présenter un nouveau projet : avez-vous une idée ?" Je l'écoute mais à part lui dire de tout jeter, rien ne me vient dans l'instant. Sagement je lui dit que je le rappelle dans une heure. Je plonge dans les travaux fait avec son comité au tout début du projet il y 8 mois à la recherche du Monde voulu de l'époque, monde visiblement perdu dans les pièges de la bureaucratie d'entreprise. Je tombe sur " stopper la mutualisation de l'incompétence" formule sévère mais juste dans ce cas précis. Après quelques nocturnes avec le DRH, le projet, repris sans perdre son contenu, a été applaudi par le PDG la semaine suivante.

Ce post est sans doute à ranger dans le Monde de l'Inspiration, loin des Mondes Industriel ou Domestique qui (sur)peuplent les entreprises : reconnaissons qu'il en faut une bonne dose pour réussir et autant partager quelques recettes pour le rendre plus efficace ?

Laurent Dugas

mercredi 12 octobre 2011

Qui dans ma banque a osé me proposer un bel agenda papier parce que j’avais une carte visa premier !!



Ma banque, dont l’acronyme a quatre lettres et dont la couleur est le vert m’a envoyé hier par courrier un formulaire m’indiquant qu’ils seraient très heureux de m’envoyer le bel agenda papier dont la photo est jointe à ce post parce que j’avais une carte visa premier.

Bel exemple de désynchronisation totale entre leur Monde et le Monde de leurs clients.

Dans les années 80, l’agenda m’aurait fait plaisir,
Dans les années 90, il aurait fait plaisir à mon fils de 16 ans,
Dans les années 2000, à mon fils de 7 ans.
Aujourd'hui, il m’énerve.
Qui utilise encore cette sorte d’agenda papier, couverture simili-cuir – personne. J’ai un Smartphone comme 94% des détenteurs de Carte Visa Premier et je n’ai donc ni l’usage ni l’intérêt d’un agenda papier.

Quelle analyse faire de cette erreur de la direction du réseau de cette banque ?
Hypothèse 1 : l’erreur humaine, un mauvais choix, une erreur de ciblage. Possible, mais malheureusement peu probable.
Hypothèse 2 : un problème de Monde bien sûr.

Mais encore une fois, pourquoi ce problème de Monde ?
La réponse est sans doute à chercher dans l’incapacité de beaucoup d’entreprises à comprendre que le Monde de leurs clients évolue. Le client change, et donc les recettes qui fonctionnaient il y a quelques années ne fonctionnent plus.
Mais attention, il ne suffit pas de comprendre que le client change – n’importe quel étudiant de 1ere année en marketing sait cela. Ce qu’il est important de comprendre est que le Monde du fournisseur, de cette banque en l’occurrence, est structurellement incapable d’imaginer de nouvelles formes de relation avec leurs clients. Ce n’est pas un problème de compétences, c’est un problème de Monde.
S’il veut corriger le problème que j’ai vécu, le big boss de cette banque ira beaucoup plus vite avec un projet de changement de Monde (corriger la cause) qu’en changeant les process marketing (corriger les conséquences d’un Monde inadapté).


Bruno Jourdan

jeudi 6 octobre 2011

décés de Steve Jobs ; une approche originale du management et de l'organisation disparait

Avec l'annonce de la mort de Steve Jobs, je ne peux que vous inviter à parcourir ce post qui montre que Steve jobs a aussi était un innovateur original dans l'organisation et le management de son entreperise.

 Face à des Dirigeants qui copient souvent les mêmes modes d'organisation, son approche, porteuse d'un succès exceptionnel, doit nous faire questionner nos systèmes, nous inciter à prendre des risques et surtout à rester en cohérence avec nos convictions et notre Monde personnel. Steve Jobs est mort, vive le prochain grand innovateur !


Le Monde de Jobs est-il celui d'Apple ? Apple peut-il survivre à Steve ?

La performance économique d'Apple fascine autant qu'elle inquiète ses actionnaires."Ste Jobs disparut , l'entreprise sera-t-elle toujours aussi performante ?"

Voici une question à 320 milliards de dollars. Cette question longtemps repoussée par Steve Jobs, fait maintenant partie de ses préoccupations. Comment ancrer dans la durée le modèle managérial d'Apple ? Et d'abord, quel est ce monde Apple tenu jalousement secret.

Voici quelques éléments décryptés qui doivent vous aider à répondre.
Leur originalité "radicale" peut aussi vous interroger sur votre propre Monde managérial : chez nous c'est comment ? Pourquoi cela fonctionne ainsi ? Pourquoi ne faisons-nous pas comme Apple ?

1. Quelle est la Grandeur managériale chez Apple ?

« Quelle est la différence entre la femme de ménage et le VP ? » Cette question est la parabole fétiche de Steve Jobs pour expliquer la performance qu’il attend de ses managers (à ne pas confondre avec un fait divers récent)

« Si ma corbeille n’est pas vidée et que je demande pourquoi, la femme de ménage peut me répondre par une excuse : « les clés ont été changées ». C’est acceptable de la part de quelqu’un qui a ce niveau de responsabilité. Elle peut expliquer pourquoi les choses ont mal tournées. D’autres n’ont pas ce droit. A un certain niveau, la justification n’existe plus. Ce Rubicon est franchi quand vous devenez VP, soit 70 personnes sur les 25 000 collaborateurs (hors magasins)

« Faire plus avec moins » : être économe des ressources compétentes qui sont rares. De petites équipes sur des projets clés. L’adaptation de Safari à l’ipad a été codée par 2 personnes. C'est une attiude "start-up" qui n'a pas (encore ?) était corrompue par les bénéfices records d'Apple

2. Comment fonctionne la boucle de reconnaissance managériale chez Apple ?

De qui est-elle attendue ? Devinez !

Les objets de la reconnaissance ? Faire partie des 100 participants au séminaire annuel stratégique, 3 jours dans un lieu tenu secret: Ne plus en être une année est une catastrophe personnelle, connue de tous !

Le principe ? Ceux avec qui cela vaut le coup de partager les meilleures idées : « si j’ai besoin de recréer l’entreprise, ce sont les 100 que j’emmènerais avec moi »


3. Quelles sont les interactions collectives managériales ?

La responsabilité : chez Apple il n’y a jamais d’ambiguité sur qui est responsable. Il y a nom pour cela ; la PDR, la personne directement responsable. Elle est nommée en face de chaque action dans les comptes-rendus de réunion. Le réflexe clé entre managers est « Qui est la PDR sur ce sujet ? »

L’expertise : chez Apple pas de «Manager de centre de profit » si ce n’est Jobs. Pas de « pondération » mal taillée entre cout et revenu, du genre trop connu « peu de revenu, peu de cout ». Pas de « fief » sous une personne. Pas d’organisation matricielle non plus. Le manager est en charge, à fond, sur son domaine d’expertise. Le Manager-expert responsable de la supply-chain s’occupe de tous les stocks, partout. Pas le responsable du réseau de Distribution. Le seul P&L c'est ... Steve qui le gére, avec le Directeur Financier

4. Comment se prennent les décisions ?

La priorisation : Apple se mobilise sur peu de sujets à la fois, mais les traite à fond, dans la durée, par un suivi hebdomadaire en Comité de Direction

La réactivité : si le Comité de Direction décide de changer de direction, cela se fait tout de suite. « La politique de prix n’est pas la bonne ? On change en 48h à la veille du lancement produit

Le mimétisme : « Vous pouvez demander à tout collaborateur, que souhaite Steve Jobs ?, il saura vous répondre » même si 90% d’entre eux ne l’ont jamais vu en personne


Vous trouvez qu'il n'est pas facile de vivre dans le Monde managérial d'Apple ?
Oui il est très, très exigeant. La posture d'Apple est dure. Comme le dit un ancien VP chez Apple "Vous avez le privilège de travailler dans l'entreprise qui fait les produits les plus intéressants au monde, taisez vous et faites votre métier, avec un peu de chance vous resterez"

Je n'ai pas complètement répondu à la question posée ?
J'attends vos avis : le monde Apple peut-il survivre au départ de Steve Jobs ?
Je partagerai avec vous la semaine prochaine quelques pistes pour ancrer ce Monde dans la durée : Steve peut-il apprendre à Apple à etre Jobs ?

PS : si vous mourrez d'envie de benchmarker votre monde managérial avec celui d'Apple (ou un autre) appelez -moi

Laurent Dugas 06 62 96 23 03

lundi 3 octobre 2011

Business case La-fleur-de-sel. Est-ce que la grandeur de vos équipes est en phase avec votre stratégie ?


Les revues de business sont pleines d’illustrations des problématiques de Monde. Encore faut-il savoir les décrypter.
Par exemple pendant les vacances j’ai lu une revue que vous connaissez peut-être « Les Cahiers du Pays de Guérande » - la revue de ceux qui s’intéressent au marché du sel marin, de Guérande – très complémentaire de la Harvard Business Review pour ce produit de niche. J’y ai trouvé un article passionnant d’Alain Gallicé et de Gildas Breton qui explique très bien la difficulté qu’ont eue les stratèges de ce marché.

Sans être spécialistes du marché du sel marin, vous savez tous que ce qui a le plus de valeur sur ce marché est « la fleur de sel ». Elle vaut 20 fois plus que le gros sel courant.
On pourrait donc croire que les paludiers (ceux qui produisent le sel) se sont toujours concentrés sur ce produit – le plus rentable et le plus porteur d’image.
Pas du tout.
Pourquoi ?
Un simple problème de grandeur … et donc de Monde, ou plutôt du refus d’un nouveau Monde et de la stratégie qu’il sous-tend.

Le refus de cette nouvelle grandeur de la fleur de sel est très bien exprimé par les auteurs :
« Historiquement, la  fleur de sel est une production annexe laissée aux seuls producteurs qui la consomme et la commercialise en circuit direct en bordure de saline … L’adaptation de la profession et les nouveautés qu’elle entraîne depuis 20 ans sont sources de tensions. Elles se situent entre défenseurs des traditions et néopaludiers mais aussi au sein de la profession où les anciens estiment que "les jeunes travaillent d’une autre manière et que cela n’a plus rien à voir" ou encore "que la fleur de sel n’est pas la vraie production du paludier". Plus profondément, la mise en place des normes de production crée une forte pression à finalité économique dont certains paludiers dénoncent le poids ».
Autrement dit, les paludiers historiques refusent la nouvelle stratégie, au nom de leur grandeur.

Lecteurs, vous qui dirigez des équipes, posez-vous la question simple : « ma nouvelle stratégie (ex : le développement de la fleur de sel) est-elle cohérente avec le Monde de mes équipes (ex : les paludiers). A défaut, comment faire pour réussir cette stratégie ? Si vous êtes secs, P-VAL peut peut être vous aider (minute publicitaire).

Bruno Jourdan