Les Mondes de P-Val: septembre 2014

vendredi 26 septembre 2014

Faut-il dire à un directeur de projet « tu dois agir comme un patron de start-up » ? Pas sûr !




Je vous soumets le paradoxe que m’a décrit le directeur du pilotage de la performance de la division R&D d’un grand groupe.
Pour faire simple, cette division est la réunion de plusieurs dizaines d’équipes Projet, chacune en charge du développement d’une nouvelle offre et disposant du budget qui va avec – souvent quelques millions d’euros.

« Pour responsabiliser et motiver les directeurs de projet, nous leur avons dit : vous devez agir comme des patrons de start-up.
« Le résultat n’a pas été tout à fait conforme à ce que nous attendions … la plupart d’entre eux ont alors consacré une grosse partie de leur énergie à convaincre le Comex de la division de renforcer les financements de leurs projets. Aucun n’a jamais proposé d’arrêter un projet qui ne débouchait pas. Le nous-avons-besoin-de-plus-d’argent est devenu la règle ainsi que les batailles pour lutter contre les arbitrages défavorables. »

Décryptage : pour les directeurs de projet, un grand patron de start-up est celui qui est soutenu par des business-angels. Sa grandeur est proportionnelle au montant des financements qu’il a obtenu et sa reconnaissance est de durer dans son projet.
Ce n’était pas exactement le but recherché.

Peut-on éviter cet effet de bord ? Oui, en étant beaucoup plus clair sur le « Monde-voulu » de la fonction qu'on veut faire évoluer, au delà d'un buzz-word trop flou et souvent faux.

Bruno Jourdan


P-Val change d'identité !

P-Val a 20 ans ! L’âge pour nous affirmer et faire évoluer notre identité 



20 ans d'engagement à vos côtés pour créer l'Accord Parfait entre votre Stratégie, le Monde de vos clients et votre Monde

C'est l'expérience et la capitalisation de dizaines de Mondes de performance

C'est la réussite de projets complexes, à forts enjeux business et humains

C'est l'équilibre entre force et souplesse, reflet de nos modes d'intervention

Notre nouvelle identité incarne cette maturité, pour faire de P-Val une marque forte et reconnaissable



Que vous ayez vous aussi plus de 20 ans d'expérience ou un peu moins, découvrez quel est votre Monde personnel en vous connectant sur notre site www.pval.com



L'Equipe P-Val

mercredi 24 septembre 2014

Shimon Peres passeur d'un Monde voulu : un exemple pour nos Codir ?





Shimon Peres, prix Nobel de la Paix en 1994,  après une carrière exceptionnelle, est depuis 2007 Président de l'Etat d'Israël, poste plus honorifique qu'opérationnel.

A  91 ans, il n'a rien perdu de son dynamisme et de son humour comme il le démontre dans cette vidéo Shimon Peres passeur d'un Monde voulu ?


Oui heureusement qu'il y a les sous-titres, sinon c'est un peu dur à capter !


Shimon Peres nous montre plusieurs choses dans cette vidéo :
  • Qu'il y a des milliers d'occasion d'agir en passeur d'un Monde voulu en parlant aux personnes : pompiste, garde, caissier, ... chaque occasion permet d'incarner un Monde voulu et de tenter d'y embarquer les autres
  • Que le fait de se prendre au sérieux n'est pas un gage de succès, mais qu'au contraire l'auto dérision, l'humour, est une passerelle très efficace
  • Enfin qu'il faut incarner son discours soi-même et ne pas déléguer aux autres pour le faire
Sur cet exemple, nous pouvons rêver d'un monde où nos CODIR se prêteraient à ce type "d'incarnation" pour montrer un Monde de Simplicité, un Monde de Service client, ... Bref votre Monde de Performance voulu !

Comme le conclut Mister Shimm P : " You are as great as the cause that you serve and as young as your dreams"


Laurent Dugas

lundi 15 septembre 2014

Comment ancrer le goût de l'effort au sein de notre équipe nationale de basket "presque" championne du monde ?

Vincent Collet, entraîneur de l'équipe de France de Basket, troisième au championnat du monde pour la première fois, a cité Johnny Wilkinson dans son débriefing : "La prochaine fois que ce sera aussi dur, rappelez-vous combien cela avait été bien après"




Cette citation d'un sportif emblématique par son goût de la perfection presque névrotique illustre que l'effort doit être mesuré à l'aune du succès.










Cela semble évident en théorie, mais la pratique en est souvent éloignée : le problème réside dans la séquence des choses

  • Le manager demande d'abord l'effort à ses équipes avant de pouvoir partager le succès.
  • L'effort est forcément dur. Il nous conduit hors de notre zone de confort. Il n'est pas la motivation en lui-même
  • A l’instant où il est produit il est "un pari" sur l'avenir. Le succès n'est pas nécessairement au rendez-vous. Il faut investir avant de gagner, ... si on gagne
  • Quand le succès arrive, on est souvent déjà reparti vers un autre challenge, un nouvel effort
  • Finalement les équipes ne retiennent que des efforts sans fin
Que nous apporte alors cette réflexion ? Vincent Collet, en bon manager, la cite dans un grand moment de joie : c'est maintenant qu'il faut mémoriser le bonheur du succès. Cela afin de pouvoir en ressortir le "flash" positif, quand vous serez à  nouveau dans le dur, plus tard

Dans nos pratiques managériales et dans nos projets de transformation, cette phrase nous incite à deux choses :

1. Fêter beaucoup mieux les succès
  • Trop souvent nous disons à peine merci et nous sommes déjà partis sur le projet, le budget et la vente des suivants. Vous devez organiser la célébration des succès pour en assurer la mémorisation
  • Les Caisses Régionales du Crédit Agricole célèbrent avec tous les collaborateurs et administrateurs la fin du plan moyen terme et le lancement du nouveau construit avec P-Val. C'est une vraie célébration que très peu d'entreprises feraient : " Trop cher. Pourquoi inviter tout le monde " . Elle ponctue la vie collective et valorise les efforts à faire pour concevoir puis exécuter le plan stratégique sur 3-5 ans

2. Dès le démarrage de votre effort de transformation, aider vos équipes à visualiser l'état cible
  • Cela sera comment quand nous aurons réussi ? Il s'agit de rendre visible l'état cible - le Monde Voulu - et y associer le plaisir, l'émotion des succès réalisés et mémorisés dans le passé collectif
  • Avec la Direction Financière de BNP Paribas CIB nous avons passé un temps important pour visualiser le Monde Voulu et le concrétiser dans des ancrages forts - "Pépites"  - qui permettent de se projeter au delà des obstacles actuels. Nous avons une démarche comparable en-cours au sein du projet stratégique de La Banque Postale Cap Client 3.0. 
Laurent Dugas

vendredi 5 septembre 2014

Trierwieler - Hollande même combat ?


L'actualité étant souvent une répétition je remets en lumière le message écrit lors de l'affaire Gayet - Hollande 


Le livre de Valérie Trierweiler et tous les commentaires qui tournent autour sont emblématiques de l'un des 6 Mondes de références : le Monde de l'opinion

Hollande comme Trierweiler appartiennent à ce même Monde. L'une est journaliste politique, l'autre est politique journaliste. Tous les deux "commentent" une actualité sur laquelle ils ont peu de pouvoir réel de changement (souvenez-vous des messages "le chômage va baisser à la fin de l'année, la reprise est là", ...). Et comme les politiques et les journalistes sont du même Monde, ils se marient/vivent souvent entre eux

Chacun des Mondes de références possède ses caractéristiques, qu'il faut aborder sans jugement de valeur. 
Les débats actuels sur "fallait-il écrire ce livre?" mettent en évidence l'une des rubriques clés d'analyse d'un Monde : le prix à payer, c'est-à-dire ce à quoi il faut renoncer pour faire partie de ce Monde. 


Le Monde politique a rejoint depuis la fin des années 1990 le Monde de l'opinion.L'événement emblématique de ce glissement a été, selon moi, l'interview du Président François Mitterrand par des journalistes qui étaient les compagnes de ministres en exercice...

Appartenir au Monde de l'opinion a beaucoup d'avantages : être connu, être élu, profiter de passe-droits, avoir du pouvoir,...
Mais il faut accepter d'en payer le prix. Dans ce Monde-là, le prix à payer réside dans le renoncement au secret.

Attendre l’avis et le retour du plus grand nombre à travers les médias ou les conversations implique d'être prêt à vivre exposé aux yeux de tous. Les secrets, s'ils sont toujours connus d'un premier cercle, le deviennent sinon très vite de la base "opinion".
Il faut y être préparé, s'organiser pour cela et enfin l'accepter.

La posture qui consisterait à profiter des avantages d'un Monde sans accepter d'en payer le prix, "investissement" préalable nécessaire, est extrêmement fausse ; elle ne peut conduire qu'à des désillusions pour toutes les parties prenantes. Abusive, cette posture nie la cohérence du Monde auquel la personne veut appartenir, et aboutit in fine au rejet de la personne par ce Monde.
Dans le Monde industriel par exemple, le prix à payer est de chercher à progresser en permanence. Renoncer à cet "investissement" permanent dans le progrès revient à nier ce Monde industriel aux yeux des personnes que vous voudriez entraîner.

Notre classe politique vit dans ce Monde en symbiose avec les médias. Cela leur procure beaucoup d'avantages : pouvoir, argent, reconnaissance, avantages divers, ... Mais il y a un prix à payer


PS : Notre livre Changez de Monde pour réussir votre Stratégie décrit ce Monde de l'opinion qui est l'un des 6 Mondes de référence. Vous trouverez ci dessous  un extrait afin de mieux le comprendre .


"Ici l’individu a besoin de l’opinion, de l’avis et des retours des autres et de leur reconnaissance. Sa grandeur dépend de l’opinion des autres. Il a besoin de considération, il se reconnaît dans les vedettes, les personnes connues. Il accorde de l’importance aux marques, aux messages publicitaires.


Ce monde associe à la fois les vedettes et leurs fans, les leaders d’opinion - hommes politiques par exemple - et leurs supporters. Il implique aussi un large éventail de personnes dans les entreprises et la vie de tous les jours : les personnes qui ont besoin d’un sens aigu de l’impact de leur communication sur les autres.
  • La grandeur réside dans la visibilité. Hommes politiques, acteurs, journalistes, animateurs font potentiellement partie de ce monde. Ils partagent des valeurs comme la force de persuasion, le vedettariat, le succès médiatique, le fait d’ « être au courant ». Ils ont peur du banal et de tomber dans l’inconnu. La réalité de l’opinion des autres, les réactions de l’opinion publique sanctionnent, valident ou  invalident leur succès. Si le succès, c’est être connu, la déchéance est liée à une situation d’indifférence ou de banalité. 
  • La boucle de reconnaissance repose sur l’existence d’une audience, d’un public qui assure votre visibilité. Les célébrités peuvent être oubliées du jour au lendemain. Ainsi ce monde accorde un prix important à la mémoire. La dignité des personnes se trouve dans leur désir d’être reconnues, car elles ont en commun d’être mues par l’amour propre.
  • Les interactions collectives entre les êtres sont de l’ordre de l’influence, de la persuasion pour attirer, de la séduction, du discours politique et de la mise en scène. L’épreuve consiste en la représentation de l’événement placé sous le regard des autres : le spectacle, l’élection, le journal télévisé de 20h, l’interview par un journaliste, la prise de parole en public… Les êtres n’accèdent à la grandeur que si elle est rendue visible, et communiquée aux autres.
  • Le jugement consiste à mesurer la convergence des opinions, l’audience, la popularité. La décision va vers ce qui assure la plus grande visibilité."

Danone 2020 : Mieux qu’une stratégie, un nouveau Monde



Dans une interview au Figaro le 3 septembre, Franck Riboud explique la stratégie de Danone pour 2020.

On aurait pu s’attendre à des déclarations de type « devenir le leader de … » ou « atteindre une rentabilité de … » ou encore « développer tel ou tel nouveau marché ».

Pas du tout.
Les lignes stratégiques de Franck Riboud sont beaucoup plus puissantes.
Plus qu’une stratégie, c’est un nouveau Monde pour Danone que propose Franck Riboud à ses équipes. 
Voilà sa réponse à la question "quelles sont vos lignes stratégiques :

Premièrement, Danone sera une entreprise qui a réfléchi aux grands enjeux de l’alimentation dans le Monde de demain et parfaitement en phase avec ces enjeux économiques sociaux écologiques et santé publique.

Deuxièmement une entreprise qui a revisité sa relation avec l’amont (pour mieux maîtriser ses matières premières) et l’aval (pour tirer parti des nouvelles formes de distribution).

Troisièmement, une entreprise avec une organisation adaptée aux nouvelles formes de travail et aux nouveaux modèles d’entreprises basés sur les alliances.

Pourquoi dire qu'une stratégie-Monde-voulu pour 2020 est plus puissante que des lignes stratégiques « classiques » ?
Dire la stratégie-Monde-voulu permet d’expliquer à vos équipes à la fois la nécessité et les moyens de penser les nouvelles synchronisations nécessaires avec ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires, ses collaborateurs… et si l’entreprise réussit à basculer dans ce Monde-voulu, alors elle arrivera à tenir des objectifs somme toute assez classiques.
Résumé : un Monde-voulu, c’est plus qu’une simple déclaration « ce que nous voulons être », c’est « ce que nous voulons être pour nous resynchroniser avec un environnement dont les évolutions sont elles aussi décrites »

J’imagine que beaucoup de lecteurs de ce blog sont eux aussi en train de formaliser leur stratégie pour les années à venir. Pensez à cette manière de faire. Nous pouvons vous aider.
Puis n’oubliez pas qu’après avoir dessiné votre stratégie-Monde-voulu, vous devrez gérer la transformation correspondante.
Par construction, votre entreprise n’est pas alignée avec votre Monde-voulu 2020.
Il ne suffira pas de faire une grande convention …

Bruno Jourdan