Les Mondes de P-Val: septembre 2012

vendredi 21 septembre 2012

Savez-vous faire de l' ISF ?

Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, en tant que manager de la transformation dans votre entreprise vous faites sans doute de l'Ingénierie Sociale Fragmentaire.

De quoi s'agit-il ?

La description de Georges Soros sur la construction de l'Europe est très claire :

"Le processus d'intégration a été lancé par un petit groupe d'hommes d'Etat visionnaires qui pratiquaient ce que Karl Popper qualifiait d'ingénierie sociale fragmentaire. Ils reconnaissaient que la perfection était inaccessible ; aussi ont-ils fixé des objectifs limités et un calendrier strict avant de faire appel à la volonté politique pour faire un petit pas en avant, sachant parfaitement qu'une fois réalisé, son inadéquation deviendrait apparente - ce qui exigerait de faire un pas de plus. Ce processus s'est nourri de son propre succès, à l'image d'une bulle financière. C'est ainsi que la Communauté européenne du charbon et de l'acier s'est progressivement transformée en Union européenne, étape par étape."
 
 
Avec nos mots de "créateur d'un Monde auquel les autres veulent appartenir" nous disons qu'il s'agit de trouver les Passerelles qui vont permettre aux différentes acteurs de passer progressivement de leur Monde actuel, souvent emprunt d'une forte rémanence historique, à un Monde Voulu, futur.

Le Monde voulu "cible" est parfois trop lointain pour être atteint en une seule vague de passerelles. Il faut donc procéder par vagues successives. Par exemple 3 vagues de 6 mois pour un projet relativement simple

La Passerelle que nous construisons avec vous dans vos projets de transformation a toutes les caractéristiques de l'ingénierie sociale fragmentaire
  • Elle est initiée par un groupe de personnes qui sont les leader-créateurs de Monde
  • Elle est pragmatique au sens où elle évite une perfection intellectuelle : la passerelle est un "pont de singe" pour se situer le plus vite possible dans le Monde voulu et penser/agir "à partir de là"
  • Elle atteint un Monde voulu, qui n'est pas nécessairement l'état final "absolu", mais un monde voulu concret atteignable qui peut servir d'étape
  • Une passerelle en appelle souvent d'autres, ne serait-ce que pour assurer la cohérence des 4 dimensions de votre Monde voulu ( performance, reconnaissance, interactions collectives, décision)
Que vous l'appeliez Passerelle ou Ingénierie Sociale Fragmentaire (ISF  !), ce qui importe est la volonté partagée de faire bouger les frontières de nos mondes actuels pour bâtir des Mondes plus synchrones avec nos enjeux et nos aspirations

Laurent Dugas

lundi 17 septembre 2012

Faut-il ouvrir une annexe du musée du Louvre à Abu Dhabi ?


Thérèse Lemarchand est une cliente de P-VAL dont les analyses Monde appliquées à l’Art sont toujours très pertinentes.Voilà sa nouvelle contribution :

Osons débattre avec la revue Esprit
Esprit, pilier du milieu intellectuel français, a publié en juillet un article d’Olivier Mongin "Pourquoi des musées du monde en pagaille". Il y regrette l'implantation du musée du Louvre à Abu Dhabi, et argumente ainsi sa position :
Argument 1 : la culture exportée est étrangère aux habitants du pays, cette implantation contribue ainsi à déposséder les familles de leur identité. De quel droit exportons-nous notre musée soi-disant universel.
Argument 2 : c'est une opération spectacle, et un accord dont l'importance est un leurre puisqu'il repose sur la capacité de financement du pays hôte, alors même que ses ressources sont limitées dans le temps (rareté des matières premières fossiles).
Argument 3 : les pays européens sortent perdants et fautifs de ce type de montages qui les dépossèdent de leurs biens et de leurs marques.

Lecteurs, que pensez-vous de cette argumentation ?
Comme souvent, la grille de lecture des Mondes permet de prendre du recul sur des idées, séduisantes en apparence. Prouvons-le sur cet exemple :

Une argumentation porte en elle le « Monde » de celui qui l’exprime. Elle n’est donc valable que dans son Monde.
Ici, le Monde de l’auteur est « domestique » : une richesse locale doit être soigneusement préservée localement pour ne pas être dévoyée. Elle pourra nourrir la profondeur de l'éducation du pays. Elle pourra être partagée avec les publics qui viendront à sa rencontre dans une démarche de pèlerinage, et seront ainsi durablement imprégnés de toute sa richesse.
Pourquoi pas, même si cette argumentation oublie que les richesses de notre même Louvre ont très largement été approvisionnées par les cultures de pays tiers, qu'ils soient européens - et à l'époque de la Renaissance, un Paris-Florence était plus difficile qu'un Paris-New York d’aujourd'hui), ou plus éloignés (la collection égyptienne du Louvre dont on parle beaucoup).

Mais si vous-même appartenez à un autre Monde, il est logique que l’argumentation ne vous touche pas, et que vous en ayez une autre. Exemple :
Préserver ses ressources, ses racines, et son identité est fondamental, car cela nous donne de la force pour croître et nous ouvrir aux autres sans angoisse. Mais on peut constater que nous vivons dans un monde ouvert, créé comme tel par l'Homme en réponse à son besoin fondamental de communication. Vivons-le avec entrain ! Dans ce contexte international, quel est le rôle que souhaite avoir une institution culturelle ? Je crois, comme le souligne également Martine Robert dans son article des Échos du 24 juillet "le mécénat maillon fort de la diplomatie culturelle française" que nos musées sont porteurs d'un leadership formidable. Qu'ils ont la capacité à incarner, déployer, diffuser la marque France, et à entraîner derrière eux toute une reconnaissance et un potentiel de développement pour nos savoir-faire, nos industries, nos universités, notre modèle social. Et qu'ils ne sortent pas dépossédés de telles opérations, mais très largement enrichis dans un cercle vertueux nourri de rencontres et de croissance.  
La non-action laissera la place vide pour d'autres, et aura inéluctablement pour conséquence une réduction de notre sphère d'influence. L'ouvrage de Frédéric Martel "Mainstream, enquête sur la guerre globale de la culture et des médias" pointe les stratégies mises en œuvre dans ce domaine.


Conclusion, en forme de conseil aux leaders de ce projet (et des projets en général) : pensez Monde dans vos arbitrages et leurs mises en œuvre.
Si vous choisissez d’aller dans une direction, allez-y à fond mais ayez conscience qu’il vous faudra trouver les bonnes passerelles pour emmener vos interlocuteurs vers le Monde que votre projet porte - les équipes, les gouvernements, les entreprises, les contributeurs et bénéficiaires de l'opération, les auteurs de la revue Esprit ... Leur engagement est loin d’être acquis.
Dans le cas du musée d’Abu Dhabi, l'action imposera une synchronisation avec le pays hôte, sans laquelle la démarche ne sera plus une démarche de leadership mais une démarche de conquête. Dans le cas du Louvre, l'ouverture en-cours du département des Arts de l'Islam est un exemple de riche retombée de cette synchronisation.

P-Val définit le leadership comme "la création d'un Monde auquel les autres ont envie d'appartenir". A nous de choisir si nous voulons être des leaders.

Thérèse Lemarchand


mercredi 12 septembre 2012

le changement c'est tout le temps

Bonjour

Je vous invite à lire la tribune, publiée par le Who'sWho, de Jean -Claude Guez qui fut un précurseur - "créateur de Monde" - du business des systèmes d'information chez Accenture, et ce fut une très très belle réussite !

Son esprit libre et son oeil décentré (il travaille beaucoup en UK) décrit très bien le changement de Monde que les élites Françaises, en particulier politiques, mais pas seulement, doivent faire.

Si le changement doit surement se faire maintenant, il doit surtout se faire tout le temps, avec ténacité et discernement

le changement, c’est tout le temps !

Laurent Dugas

et si l'Allemagne sortait de l'euro ?


Telle est l'interpellation que Georges Soros * nous lance dans un article didactique dans les Echos

Au delà de la qualité des explications fournies, Georges Soros a capté mon attention par un changement de paradigme, que je n'avais pas du tout en tête. Il m'a ouvert une "grandeur" différente :

Et si ce n'était pas les pays "endettés" qui quittaient l'euro, un par un, piteusement ... mais au contraire l'Allemagne ?

A partir de cette approche c'est effectivement un "Monde nouveau" qui peut s'ouvrir

(Sur le fond cet angle d'approche correspond plus à un repoussoir pour inciter l'Allemagne à faire évoluer sa position et à prendre un leadership" hégémonique bienveillant")

A lire pour agiter vos neurones :  'Allemagne doit mener la zone euro ou la quitter !

Laurent Dugas


*Georges Soros : Financier américain, né le 12 août 1930 à Budapest (Hongrie). Il est devenu célèbre pour ses activités de spéculation sur les devises et ses activités de philanthropie. Il est à l'origine des hedge funds apparus dans les années 1970. Il est actuellement président de Soros Fund Management et de l'Open Society Institute.

vendredi 7 septembre 2012

Votre Monde CIO est-il synchrone avec celui des autres CXO ?

La performance de l'informatique, ses modes de fonctionnements, la valeur qu'elle crée versus ce qu'elle coûte, ...sont autant d'éléments ou nous constatons un écart important entre la représentation qu'en a le DSI et ses équipes et celle qu'en ont la Direction Générale et les autres Directions opérationnelles ou fonctionnelles
 
 
 
Le diagramme joint, issu d'une enquête conduite par WIPRO, illustre deux choses :
  • La difficulté de quantifier la valeur créée par l'informatique : mais cela serait vrai de toute fonction, par exemple la RH rencontre le même souci
  • Plus important est l'écart de perception énorme entre ce que pense le DSI et ce que pense les autres Directeurs. C'est un réel frein à l'efficacité de la DSI et une menace sur la carrière du patron de cette DSI !
 
La réduction de cet écart entre le Monde IT et les autres Mondes au sein de votre entreprise est un sujet majeur qu'adresse P-VAL
  1. Comprendre comment fonctionne votre Monde IT "pour de vrai" et pourquoi il agit ainsi dans ses projets, décisions, interactions avec les autres composantes de l'entreprise
  2. Définir une stratégie durable de (re) synchronisation pour apporter le meilleur service possible, avec le maximum de reconnaissance ; cela afin d'avoir les  moyens d'actions, financiers et opérationnels pour éviter les délais, les silos, les blocages
  3. Construire les passerelles pour synchroniser les mondes en présence : gouvernance, tableaux de bord, démarche projets, mesure de la valeur ajoutée, intégration en amont aux réflexions business /clients, ...
 
Laurent Dugas
 
 

jeudi 6 septembre 2012

«J'espère que cela va changer»

Novak Djokovic, vainqueur de Stanislas Wawrinka  à l'US Open de Tennis, ne comprend pas pourquoi les courts ne sont pas bâchés à New York :
«Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne bâche pas les courts ici quand il pleut. Ils gagneraient tellement de temps ! C'est la seule solution quand il n'y a pas de toit. Cela fait des années que je demande pourquoi on ne bâche pas, mais personne ne peut vraiment me répondre. J'espère vraiment que cela va changer.»


"djoko" pose ici une question que beaucoup de managers me posent  : " pourquoi mes équipes, mes clients ... ne font pas ce que je voudrais"

Ils ne le font pas car ce n'est pas dans leur Monde !
Et leur Monde qui n'est pas le votre vous sera révélé dans la justification de leur action ou de leur non action : "nous faisons cela parce que ...."

Ici je n'ai pas la réponse, à moins de vendre une mission de conseil P-VAL auprès de l'US Open : "Pourquoi ils ne bâchent pas les courts ?"

à votre avis ?
  • monde civique : c'est pas prévu, pas de règlement
  • monde domestique : on attend que le chef décide ... il est pas là
  • monde marchand : ça marche comme ça
  • monde inspiration : c'est beau les flaques d'eau sur un court
  • monde opinion :  là je sèche ( sans jeu de mots) car d'un point médiatique c'est vraiment nul !

Si quelqu'un de l'US Open veut bien répondre ?

Laurent Dugas