Les Mondes de P-Val: septembre 2010

lundi 27 septembre 2010

Quel est le monde des grands chefs ? (3/3)

Nous finissons notre trilogie sur les Mondes des chefs cuisiniers ... pour mieux rebondir ensuite pour analyser dans quelle mesure un grand chef est le créateur d'un monde auqeul nous voulons appartenir

Le monde industriel comme pérennité de leur grandeur


Si tous n’ont pas sauté le pas et préfèrent rester dans une expression artisanale localisée dans un lieu unique, d’autres se risquent à démultiplier leur savoir faire. « En véritable Chef contemporain, Alain Ducasse est tout à la fois chef de cuisine, chef d'entreprise, chef d'équipe et chef d'école, chef des relations publiques et grand communicateur, gérant du personnel, éveilleur de talents, éducateur et formateur ». Il y a bien sûr une logique marchande forte dans la mise en œuvre de ces talents et dans la logique financière qui les supporte. Mais tout cela est aussi au service d’un système qui est performant car industriel. « Cela fonctionne » et la marque des grands chefs qui ont fait ce choix « industriel » ; il pourra alors sans doute leur survivre.

Pour aller plus loin, proposez-nous un grand chef a décrypter, nous seront ravi de nous rapprocher de lui !

Pour démarrer découvrez prochainement le monde d'un très grand chef basque (du sud), Martin Berasategui

Laurent Dugas

mercredi 22 septembre 2010

Le Monde de l'effort

La notion de l'effort est une idée tout a fait d'actualité. Chaque jour nous devons faire des efforts pour développer, maintenir nos entreprises, économiques ou non. Pourtant c'est une notion presque tabou : les collaborateurs veulent être aidés, accompagnés, formés pour toute nouveauté, les managers doivent être coachés, sécurisés, les PDG veulent des parachutes dorés,  les retraites doivent être conservées quand bien même il n'y pas de source de financement, l'école doit faire réussir le plus grand nombre par magie, ....
Bref l'effort n'est pas post-moderne. Il est vrai que dans l'effort nous associons beaucoup plus souvent la souffrance que le plaisir.
Pour donner à cet notion d'effort une place plus équilibrée entre souffrance et hédonisme, nous pouvons nous interroger sur ce que serait un Monde de l'effort : un Monde dont la grandeur serait de faire des efforts, dont les interactions seraient autour de ce principe, et dont la reconnaissance serait apportée par ceux qui ont fait le plus d'effort et qui nous donneraient les "moyens" de réussir les notres.

Voici un texte qui illustre très bien cet notion d'effort comme passage obligé pour devenir "grand" au sens des Mondes.

Un jour, apparut un petit trou dans un cocon ; un homme, qui passait à tout hasard, s’arrêta de longues heures à observer.
Le papillon, qui s’efforçait de sortir par ce petit trou. Après un long moment, c’était comme si le papillon avait abandonné, et le trou demeurait toujours aussi petit. On dirait que le papillon avait fait tout ce qu’il pouvait, et qu’il ne pouvait plus rien faire d’autre.
Alors l’homme décida d’aider le papillon : il prit un canif et ouvrit le cocon. Le papillon sortit aussitôt. Mais son corps était maigre et engourdi ; ses ailes étaient peu développées et bougeaient à peine. L’homme continua à observer, pensant que, d’un moment à l’autre, les ailes du papillon s’ouvriraient et seraient capables de supporter le corps du papillon pour qu’il prenne son envol. Il n’en fut rien !
Le papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre avec son maigre corps et ses ailes rabougries. Jamais il ne put voler.


Ce que l’homme, avec son geste de gentillesse et son intention d’aider, ne comprenait pas, c’est que le passage par le trou étroit du cocon était l’effort nécessaire pour que le papillon puisse transmettre le liquide de son corps à ses ailes de manière à pouvoir voler. C’était le moule à travers lequel la vie le faisait passer pour grandir et se développer.


Parfois, l’effort est exactement ce dont nous avons besoin dans notre vie. Si l’on nous permettait de vivre notre vie sans rencontrer d’obstacles, nous serions limités. Nous ne pourrions pas être aussi forts que nous le sommes. Nous ne pourrions jamais voler
 
Ce texte souvent repris, en particulier par l'Abbé Pierre, semble provenir d'un auteur inconnu : un effort "gratuit" mais très utile !

Laurent Dugas

mardi 14 septembre 2010

Des Hommes et des Dieux

Des Hommes et des Dieux est un  film qui vous captivera surement par pleins d'aspects:  humains, spirituels, politiques, ... Mais aussi par l'illustration forte qu'il donne de la démarche des Mondes.
Quels sont les temps forts du film ?
Selon moi il s'agit des deux discussions collectives pour savoir s'ils doivent rester ou partir avec la menace, au combien réelle, de perdre la vie.
  • Lors de la première discussion, chacun des Moines justifie sa décision de façon différente, solitaire, dans son monde personnel. Le spectateur se rend compte alors qu'il observe une somme d'individus qui se sont peut être endormis dans la routine de leur vie de trappiste.
  • Dans la deuxième et dernière discussion le tour de table recommence et chacun, avec ses mots propres, justifie le choix de rester dans le même Monde : dans un Monde spirituel, où ils acceptent chacun que leur vie à déjà "été donnée".
Comment sont-ils passé de ces mondes éclatés à un monde commun, porteur d'une décision lourde de conséquence ?
La démarche Monde nous invite à rechercher les Passerelles pour passer d'un Monde à l'autre. Il faudrait suremet que je revois le film pour les détecter complétement. J'attends vos collaborations avec impatience ! J'en ai détecté quelques-unes (il faut mieux avoir vu le film pour partager ce débat) :
  • La réunion et la prise de parole : les moines cisterciens parlent un minimum, ils ont ainsi perdu l'habitude de resynchroniser leur Monde entre eux, la règle de l'ordre suffisant en temps "normal"
  • Le rappel à l'ordre sur la démocratie, qui responsabilise chacun : on ne veut/peux pas se cacher derrière le supérieur
  • La prière, personnelle, mais aussi à deux, en groupe. La grandeur commune ne se situe pas dans leur existence matérielle, mais dans leur vie spirituelle.
Voila quelques idées qui demandent à être approfondies : Courrez voir ce film et postez vos commentaires

jeudi 9 septembre 2010

Etes-vous Sociétaire de votre Banque ?

Les Banques coopératives reposent historiquement sur leurs sociétaires : Crédit Coopératif, Crédit Mutuel , Banques Populaires, Crédit Agricole, ...
Ces banques ont connues une croissance forte au cours de laquelle elles ont progressivement diluées le sens du mot sociétaire. La techno-structure bancaire a pris le pas sur les sociétaires et leurs administrateurs. Certes le formalisme des Conseils d'Adminsitration est préservé mais le système semble tourner à vide.

A quoi sert le sociétaire ?
Etre un client qui consomme plus ? Rabattre d'autres clients ? Lobbyer pour que les bonnes affaires tombent dans "sa" Banque ?
Ou au contraire : Agir concrètement pour le développement économique, social, humain de son territoire ? En orientant par exemple l'épargne vers des projets porteurs de sens ?

Dans une société de plus en plus urbaine, de plus en plus marchande et individualiste, les valeurs de la coopération restent étonnament modernes, mais elles peinent à s'exprimer concrètement dans le fonctionnement bancaire.
Si vous êtes sociétaire de votre Banque, soyez plus exigeant pour co-construire un Monde de coopération financière.
Si vous ne l'êtes pas, posez vous la question de l'intérêt de le devenir ou non ?

Laurent Dugas

jeudi 2 septembre 2010

Quel est le Monde des grands chefs ? (2/3)

Le monde de l’inspiration comme révélateur de leur grandeur

La sensibilité du chef s’exprime dans une vraie vision, point de départ de son processus créatif. Le point critique de l'innovation n'est pas la technique mais la sensibilité et la perception. Le travail de création des chefs est complexe et personnel : c'est un processus de réinterprétation des traditions gastronomiques, à la lumière des expériences du chef, de sa sensibilité et de son exposition au monde.

Cette recherche permanente de créativité est nourrie par les rencontres avec l’environnement. « Je consacre beaucoup de temps à la recherche mais toujours dans un registre traditionnel français explique Eric Briffard. Pour sa part, Yannick Alleno (Le Meurice) conçoit plus de 100 nouvelles créations par an. La recherche est permanente, indique-t-il. La plupart des chefs ont étendu leur culture des produits, techniques et traditions culinaires à d'autres pays au cours de leurs voyages, de leurs rencontres. La réunion de produits et de techniques différentes est une source de créativité.

L'inspiration des chefs se nourrit également de la vie quotidienne. C'est un aspirateur, dit Gérard Boyer de Paul Bocuse qui, en déplacement à New York, photographie les vitrines des magasins Gap, dont l'agencement et les couleurs le séduisent. Cet état d'alerte permanent est caractéristique de la manière d'être des grands chefs.