La notion de l'effort est une idée tout a fait d'actualité. Chaque jour nous devons faire des efforts pour développer, maintenir nos entreprises, économiques ou non. Pourtant c'est une notion presque tabou : les collaborateurs veulent être aidés, accompagnés, formés pour toute nouveauté, les managers doivent être coachés, sécurisés, les PDG veulent des parachutes dorés, les retraites doivent être conservées quand bien même il n'y pas de source de financement, l'école doit faire réussir le plus grand nombre par magie, ....
Bref l'effort n'est pas post-moderne. Il est vrai que dans l'effort nous associons beaucoup plus souvent la souffrance que le plaisir.
Pour donner à cet notion d'effort une place plus équilibrée entre souffrance et hédonisme, nous pouvons nous interroger sur ce que serait un Monde de l'effort : un Monde dont la grandeur serait de faire des efforts, dont les interactions seraient autour de ce principe, et dont la reconnaissance serait apportée par ceux qui ont fait le plus d'effort et qui nous donneraient les "moyens" de réussir les notres.
Voici un texte qui illustre très bien cet notion d'effort comme passage obligé pour devenir "grand" au sens des Mondes.
Un jour, apparut un petit trou dans un cocon ; un homme, qui passait à tout hasard, s’arrêta de longues heures à observer.
Le papillon, qui s’efforçait de sortir par ce petit trou. Après un long moment, c’était comme si le papillon avait abandonné, et le trou demeurait toujours aussi petit. On dirait que le papillon avait fait tout ce qu’il pouvait, et qu’il ne pouvait plus rien faire d’autre.
Alors l’homme décida d’aider le papillon : il prit un canif et ouvrit le cocon. Le papillon sortit aussitôt. Mais son corps était maigre et engourdi ; ses ailes étaient peu développées et bougeaient à peine. L’homme continua à observer, pensant que, d’un moment à l’autre, les ailes du papillon s’ouvriraient et seraient capables de supporter le corps du papillon pour qu’il prenne son envol. Il n’en fut rien !
Le papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre avec son maigre corps et ses ailes rabougries. Jamais il ne put voler.
Ce que l’homme, avec son geste de gentillesse et son intention d’aider, ne comprenait pas, c’est que le passage par le trou étroit du cocon était l’effort nécessaire pour que le papillon puisse transmettre le liquide de son corps à ses ailes de manière à pouvoir voler. C’était le moule à travers lequel la vie le faisait passer pour grandir et se développer.
Parfois, l’effort est exactement ce dont nous avons besoin dans notre vie. Si l’on nous permettait de vivre notre vie sans rencontrer d’obstacles, nous serions limités. Nous ne pourrions pas être aussi forts que nous le sommes. Nous ne pourrions jamais voler
Ce texte souvent repris, en particulier par l'Abbé Pierre, semble provenir d'un auteur inconnu : un effort "gratuit" mais très utile !
Laurent Dugas
Bonjour,
RépondreSupprimerne pensez-vous pas que cette parabole rentre en contradiction avec l'idée du monde du conseil?
En effet, si l'on la pousse à l'extrême, le cabinet de conseil qui aide les entreprises à se transformer, ne vient-il pas, comme l'homme qui aide le papillon, à l'encontre de cette idée d'effort ?
J'avoue que je fais l'avocat du diable car je considère que les cabinets apportent une méthodologie, des nouvelles idées ou même un simple cadre. Mais je suis étonné que vous parliez vous même de cette image.
Quel est donc votre point de vue sur cette parabole ?
Cordialement,
François-René GEORGES.
Bonne remarque, je n'y avait pas pensé !
RépondreSupprimerLe Conseil pourrait être celui qui explique, entraine, donne des pistes au papillon sur comment sortir au mieux, mais sans se subsituer à lui.
Bref si l'homme peut être un Dieux maladroit pour le papillon, le consultant est beaucoup plus humble et serait un papillon possédant un peu plus de recul ?
Greatt post
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