Les Mondes de P-Val: février 2011

mercredi 23 février 2011

Diplomates d’ambassade, Diplodocus ?

Hier, le journal Le Monde a publié une tribune très critique d’un groupe d’ambassadeurs dont le sens général est 1/notre politique étrangère est définie à l’Élysée, sans tenir compte des analyses de nos ambassades 2/si cette politique était conduite par des diplomates elle n’aurait pas tous les défauts de la terre : amateur, impulsive, fondée sur des préoccupations médiatiques, improvisée, illisible, pas visible … et « rallié aux États-Unis » (Général de Gaulle, reviens !).

Au delà des critiques de fond, ce qui fait le plus mal à ce groupe est que le président « ne nous apprécie pas » et qu’il a osé faire appel à des gens qui ne sont pas de notre Monde – imaginez : un préfet ! (en oubliant que Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de l’Élysée est bel et bien un pur produit du corps).

Que penser de tout cela en utilisant la grille « Monde », sans rentrer dans le débat de fond.

Remarque n°1 : le corps diplomatique est un fournisseur au service d’un client et ce client a visiblement choisi de changer de fournisseur.
Remarque n°2 : désolé pour le fournisseur qui a perdu (ce qui semble être le cas), quand le client en choisi un autre, c’est celui qui a perdu qui doit se remettre en cause parce qu’il est rare qu’on puisse demander au client de changer.
Remarque n°3 : je ne suis pas sûr que les remarques n°1 et 2 puissent être entendues par ces diplomates, dans leur Monde la notion même de client doit être une insulte.

Les diplodocus ont disparu pour ne pas avoir su s’adapter à un Monde qui change. On peut le regretter …

Bruno Jourdan

PS : c'est drôle, le café Marly qui a donné son nom à ce groupe est parfaitement dans le style Quai ... et très peu Rolex

mardi 22 février 2011

En politique industrielle, nos dirigeants politiques se trompent de Monde

Un grand manager d’un de nos clients préférés nous faisait part récemment d’une idée très intéressante. D’après lui, nos ministres se comportent beaucoup plus en représentants d’associations de consommateurs qu’en créateurs de champions industriels.
Les faits semblent lui donner raison, par exemple sur la fixation des prix sur le marché de l’énergie.
Où sont nos politiques visionnaires des années 70 qui ont créé les conditions pour que des champions nationaux émergent, souvent à partir de rien, par exemple dans les secteurs de l’aéronautique, du nucléaire ou des télécoms ? Quelles sont les entreprises ou les secteurs qui seront nos futurs Airbus ? Qu’est ce que font nos gouvernants pour les y aider ? Visualisent-ils simplement que c’est leur rôle de les y aider ?

Pour conceptualiser la pensée de notre client, nous dirions « à force de trop vouloir être synchrones, au jour le jour, avec leurs futurs électeurs – et l’intention est bonne- nos politiques ne proposent plus aucun « Monde voulu ». Mais la campagne de 2012 nous apportera peut être de bonnes surprises.

Bruno Jourdan

lundi 21 février 2011

C’est confirmé, la famille royale anglaise n’est pas du même Monde … et pourtant elle est essentielle au Royaume-Uni

« Ils ne sont pas du même Monde que nous ! »
Combien de fois avons-nous entendu ou pensé cette phrase dans nos environnements privés ou professionnels, avec la touche d’énervement qui va avec.
Deux films montrant le Monde des Windsor en sont l’illustration, The Queen de Stephen Frears et Le Discours d’un Roi de Tom Hooper.
Dans The Queen qui décrit la période qui suit la mort de Lady Di, Stephen Frears nous faisait vivre l’exaspération du Prince d’Édimbourg quand Tony Blair lui demanda de mettre en berne le drapeau qui flottait au dessus de Buckingham Palace. Choc de Mondes et refus du Prince : « it’s not a flag, it’s the Royal Standard » ; dans l’étiquette royale, personne ne met jamais en berne the Royal Standard, cette proposition était donc proprement monstrueuse.

Et pourtant, le Monde des Windsor, celui des gouvernants anglais et celui de l’anglais de base coexistent parfaitement. Par quel miracle ?
La réponse est contenue dans cette réplique de Georges VI dans Le Discours d’un Roi « quand je parle, la nation sait que je parle en son nom ». Pour preuve, ce fameux discours de Georges VI, pourtant écrit et relu par le Premier Ministre ce que tous les anglais savaient, a été le discours de mobilisation de guerre que seul le Roi pouvait prononcer avec autant de force.

Pas de miracle, du travail !
Pour être efficace collectivement, toutes les composantes d’une organisation n’ont pas besoin d’appartenir exactement au même Monde. En revanche, ces Mondes différents doivent avoir appris à vivre ensemble de manière structurée et pas au moyen de petits arrangements ponctuels.
Par exemple dans une entreprise de services, les commerciaux ne sont pas du même Monde que celui des équipes de production ; ils le savent mutuellement et pourtant leur collaboration est fructueuse quand elle est fondée sur la compréhension profonde de leurs valeurs ajoutées respectives et de modes de travail organisés.
Chez les Windsor aussi il y a beaucoup de travail pour arriver à ce résultat. On voit la reine Elizabeth II dans les deux films. Elle avait 10 ans quand Georges VI est monté sur le trône en 1936. Elle a appris son métier de Reine depuis cette date et a en particulier appris à se synchroniser avec le Monde de ses sujets et le Monde de ses premiers ministres.
Vous me direz, le pauvre Prince Charles lui est stagiaire-roi depuis 62 ans, n’est ce pas un peu trop comme contrat d’apprentissage ?

Bruno Jourdan

mercredi 16 février 2011

Le laboratoire Servier : ange ou démon ?

L'affaire du Médiator a mis sur le devant de la scène médiatique un groupe par ailleurs très discret. Sans prendre parti dans une affaire en-cours qui inclut d'autres acteurs responsables, médecins prescripteurs, agences de santé, j'ai voulu comprendre comment le laboratoire Servier avait pu en arriver là.



Quel est donc le Monde qui a pu conduire à cette situation ?

Je me suis attaché à analyser la production de discours de l'entreprise, et pour cela, quoi de mieux que son site web (www.servier.fr/)

Servier parle de créativité. Elle vient de l'indépendance, des fondations. Elle se fait au travers d'échanges entre les personnes, par "l'amitié". Nous voyons alors la place prépondérante du Monde "domestique" dans ce travail de R&D qui est la clé d'un laboratoire pharmaceutique.
Ce Monde Domestique est omniprésent. L'entreprise doit être "heureuse et morale". Son succès passe par la gestion des ressources humaines, par les hommes et les femmes qui doivent être disciplinés et respectueux des règles de l'entreprise. C'est la dimension organisationnelle, quasi militaire, du Monde Domestique.
Le discours rebondit ensuite sur le progrès, sans qu'il soit dit en quoi consiste ce progrès. On entend vite que ce progrès ne doit être freiné sous aucun prétexte et que toute tentative dans ce sens sera vécu comme une attaque " Tout royaume divisé contre lui-même périra" . Le Monde domestique poussé à l'extrême ne se vit plus qu'en interne. Une paranoïa se met en place qui voit tout changement, toute question comme une agression de l'externe vers l'interne. Il faut faire corps, quoi qu'il en coûte.
Dans ces conditions, comment s'interroger sur les impacts secondaires d'un médicament sans être aussitôt mis "hors jeu" par l'ensemble du collectif  Servier ? La question n'est pas d'avoir raison ou tort, mais de savoir si on met en jeu le collectif Servier.
Cette paranoïa se retrouve ensuite dans une vision patriotique, qui tangente une forme de chantage dont sont devenus coutumières les entreprises : nous sommes une entreprise stratégique, nous créons des emplois en France .... sous-entendu il faut nous soutenir, fermer les yeux parfois, car nous sommes stratégiques pour le pays, pour sa classe politique, pour son administration.
Et le patient me direz-vous ? Il est certes cité, mais après le médecin. Pour Servier, ce qui compte, c'est le médecin prescripteur qui vend son produit, ce n'est pas le patient "consommateur". Ce patient ne rentre pas du tout dans la sphère domestique Servier, le médecin y est d'ailleurs juste toléré.

"L'essentiel est que nous croyons dans notre métier"
Tout est dit dans cette phrase. La référence, la finalité c'est "nous", l'interne, le collectif que représente une entreprise qui se vit rapidement comme une forteresse assiégée. Tout devient permis pour se défendre tant que "nous y croyons".

Servier est donc à la fois le modèle d'une superbe réussite du Monde domestique : " nous sommes passé en quelques années de 9 à 20 000 personnes", mais aussi une illustration, caricaturale de ses excès.

Que doit faire Servier dans le futur, pour franchir cette crise et continuer à se développer pour le bénéfice de tous les acteurs ?
Tout d'abord conserver son ancrage Monde domestique. Cela peut sembler paradoxal, mais notre livre "changer de Monde " le dit fort bien. Le Monde voulu doit capitaliser sur ses forces et ses racines. Le nier serait se tuer lentement (certaines entreprises y arrivent très bien).
En revanche Servier doit moderniser son Monde en lui ajoutant des dimensions qui manquent. Une dose de Monde civique pour introduire un sens des responsabilités plus global, moins "intéressé". Un soupçon de Monde de l'inspiration : les bonnes idées ne viennent pas forcément de personnes 100% alignés, "d'amis". Il faut accepter la confrontation des idées et des valeurs pour avancer et trouver de nouvelles pistes. Enfin une goutte du Monde de l'opinion lui permettra d'anticiper ce que "les autres" pensent de lui.
Au final Servier doit accepter de changer de Monde et apprendre à le faire. Et pour cela il y a un excellent livre que je vous conseille de diffuser largement autour de vous !

Bon vent à Servier !

Laurent Dugas

vendredi 11 février 2011

Comment racontez-vous votre stratégie à vos équipes et à vos clients – des slides ?

Le leadership se définit par la capacité à créer un Monde auquel les autres ont envie d’appartenir. Cette capacité nécessite un fort pouvoir de conviction. Vous pouvez utiliser powerpoint …ou une anecdote bien ficelée.

La puissance de l’anecdote est contenue dans sa définition : une petite histoire qui se raconte plaisamment et se retient aisément. Les grands leaders sont des grands conteurs. « I have a dream » de Martin Luther King nous raconte un Monde où tous les hommes sont égaux, on s'en souvient facilement et on parle avec plaisir.
Les dirigeants s’échinent souvent à trouver des mots simples pour expliquer une stratégie complexe … une histoire bien racontée sera plus marquante.

Un exemple concret appliqué à un projet d’entreprise : comment Richard Branson a lancé Virgin Money en Australie. Dans toutes les émissions télévisées ou à la radio, le PDG de Virgin a répété : « Jusqu’à récemment il y avait neuf banques en Australie mais les quatre plus grosses ont dévoré les plus petites laissant le consommateur avec peu de choix et plus de frais bancaires. Virgin Money arrive pour redonner le choix aux australiens ».
Cette histoire a toutes la caractéristiques d’un conte de fée : les énormes mangent les petits et le peuple attend son sauveur qui rétablit la justice.

A quand remonte la dernière fois que vous avez utilisé une anecdote pour illustrer un sujet business pour vos équipes ou vos clients ?


Pablo Legrand

jeudi 10 février 2011

Comprendre le Monde de l’autre est difficile. Mais pour un homme, comprendre le Monde des femmes est TRES difficile

Françoise Delasalles est Directrice des Ressources du groupe Société Générale. Dans une vidéo postée sur son blog, elle nous explique très bien cette difficulté des hommes à comprendre le Monde des femmes : « moi-même je me suis rendu compte à quel point les hommes n’arrivaient même pas à réaliser ce que je pouvais ressentir ou penser. Je croyais qu’ils comprenaient mais qu’ils m’empêchaient, non c’était juste qu’ils ne comprenaient pas ».

Loin de se désespérer, Françoise Delasalles ne propose pas un changement radical de Monde mais un Monde professionnel qui organiserait la confrontation des points de vue, avec le bénéfice d’intégrer des valeurs spécifiquement féminines. Par exemple « cette volonté de fabriquer de la confiance ; avoir systématiquement envie que l’autre réussisse avec vous ».

Au delà de son analyse de la relation homme-femme, Françoise Delasalles nous dit la difficulté pour nous tous de comprendre, vraiment, le Monde de l’autre. Celui de nos équipes, de nos chefs, de nos clients, de nos enfants. Et pour elle comprendre c’est ressentir.

Merci à elle.

Bruno Jourdan

P.S. : le pire est que je ne suis pas même pas sûr d’avoir compris, vraiment, le message de Françoise Delasalles. J’en parle à ma femme dès ce soir.

mercredi 9 février 2011

Mimétisme ou Imitation ? avec Pierre-Yves Gomez

Keynes a montré combien les comportements économiques relèvent du mimétisme
Pour prévoir la valeur d'une action, il est plus rationnel de chercher à savoir ce que les autres opérateurs du marché vont en penser que de se fier  à sa propre intuition. Au delà des marchés économiques, si le NIH (Not Invented Here) existe je le trouve très minoritaire face au "Me too" : 
  • Mon concurrent a mis en place SAP ? Moi aussi. Il centralise pour mieux contrôler ? Moi aussi.
  • Les stratégies des entreprises ressemblent à du couper coller. Le ciseau s'appelant BCG ou Mc Kinsey !
La récente crise des subprimes a montré les catastrophes que ce mimétisme irresponsable crée "forcément"

Notre approche Monde ne serait-elle pas aussi une invitation au mimétisme ?
Si je pouvais copier un Monde qui marche cela me ferait gagner du temps ? Si je disait à mes équipes de mimer mon monde voulu cela serait très bien ? Et d'ailleurs les Passerelles ne reposent t-elles pas sur le mimétisme des nouveaux gestes de la performance ?
Donc comment évoluer, se transformer, progresser sans mimétisme. Nos sociétés fonctionnent d'ailleurs depuis l'origine sur ce principe.

Pierre-Yves Gomez (professeur à l'EM Lyon et directeur de l'institut de gouvernement des entreprises) dans une intervention remarquable lors de la 30em Rencontre Nationale du Crédit Coopératif, nous propose une piste pour sortir de ce dilemme.
Il nous invite à passer d'un mimétisme irresponsable, à un mimétisme pro actif, qui s'appelle l'imitation. " Imiter, c'est se donner un modèle, individuellement ou collectivement. Dis moi qui tu imites, je te  dirai qui tu es. Quel type de personnage, d'entreprise, fait sens, pour vous en tant que personne et en tant que collectif ?"




Avec cet éclairage, choisir des Mondes comme modèles, c'est être un acteur responsable, conscient de ce que l'on imite.
  • Se rapprocher du Monde de son client conduit à imiter ce Monde là où vous l'avez choisit, pour vous synchroniser de façon optimale, sans le "singer" car vous ne serez jamais le client
  • Agir efficacement dans la transformation du Monde actuel vers le Monde voulu, c'est ouvrir une autre dimension : vouloir être imité.
  • Les créateurs d'un Monde voulu ont l'ambition de se rendre imitable. Ils créent un Monde différent que les autres voudront imiter. Ils vont tout faire pour dire clairement le modèle à imiter et plus encore, pour être exemplaire.
  • Dans votre Monde personnel ou collectif, que souhaitez-vous rendre imitable pour les autres ?
  • En quoi, pourquoi, comment voulez-vous inviter d'autres personnes à suivre des choix, des "grandeurs", dignes d'être imités ?

Travailler pour atteindre un Monde voulu, ce n'est pas agir avec le mimétisme d'une foule, c'est faire un choix personnel et collectif, c'est s'engager de façon responsable sur de nouvelles Passerelles

Laurent Dugas

lundi 7 février 2011

Qu’est ce que les leaders d’aujourd’hui ont à apprendre des missionnaires ?

J’ai bien conscience que l’image et le travail des missionnaires quelle que soit la religion qu’ils cherchent à promouvoir n’ont pas toujours été bons. Tous n’ont pas été des Mère Teresa et j’espère donc que je ne choque personne en tentant cette transposition entre les leaders d’aujourd'hui, dans le Monde de l’entreprise en particulier, et les missionnaires.

Le sens de ce post est limité à vous présenter le paradoxe suivant : comment quelques dizaines de missionnaires ont réussi en quelques dizaines d’années à partir du début du 19e siècle à obtenir le résultat qu’aujourd'hui 95% de la population des iles du pacifique se considèrent comme chrétiens, et ce sans jamais employer la force.
Ces missionnaires ont donc atteint le résultat de tout projet de transformation : « créer un Monde auquel les autres ont envie d’appartenir » - sans juger de l'opportunité du changement de Monde.
La performance est remarquable surtout si on la rapproche des milliers d’iles concernées et du faible nombre ce ces missionnaires, 14 par exemple pour toute la Polynésie. Le nombre d’iles, c’est l’équivalent dans un grand groupe international du nombre de business units et de filiales. 14 personnes, c’est la taille d’une équipe projet en charge de réussir un projet de transformation.
Cette transposition m’est inspirée par les travaux de Claude Prudhomme qui est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Lyon. Il s'est spécialisé dans l'histoire de la diffusion du christianisme par les missions depuis le XIXe siècle. Allez lire Claude Prudhomme. Il illustre ce que nous décrivons dans notre livre « Changez de Monde pour réussir votre stratégie ».
Un seul exemple : les missionnaires/leaders ne cherchent pas à faire table rase du passé, ils cherchent à créer des passerelles qui sont des correspondances entre l’ancien Monde et le Monde voulu. On parle en sociologie « d’inclusivisme ». Le rite est gardé mais on ajuste son déroulement au nouvel objectif … qui est négocié et pas imposé.

Pour terminer par une note plus polémique, il faudrait se décider à évangéliser les dockers français pour leurs donner envie d’appartenir à un Monde qui permette aux ports français de survivre face à leurs concurrents étrangers.

Bruno Jourdan

jeudi 3 février 2011

Avez-vous essayé de regarder ce qui est en dessous de la tour Eiffel quand vous êtes tout en haut ?

Un journaliste à interrogé Colin Firth, l’acteur anglais qui incarne le roi Georges VI dans l’excellent film « Le Discours d’un roi » qui vient de sortir en France : « En quoi fut-il difficile d’interpréter un monarque tel que Georges VI ? » Réponse « Ce qui m’a le plus intéressé est d’observer comment les gens réagissent face à un roi. J’ai vécu une situation de ce genre à l’occasion d’une cérémonie de cinéma en présence du prince Charles. Un de mes amis, véritable hippie, s’est littéralement métamorphosé devant Charles, lui montrant un infini respect ! Je me suis rendu compte qu’un monarque ne percevait les gens qui l’entourent qu’à travers le corset d’un mode de représentation permanent. Et cela depuis le jour de leur naissance. »

L’enseignement de cette anecdote est que les dirigeants ont, par construction, beaucoup de mal à comprendre le Monde de leurs interlocuteurs – de leurs équipes et de leurs clients dans le cas d’un dirigeant d’entreprise. C’est le concept de la tour Eiffel, sa forme rend impossible à celui qui est à son sommet de voir ce qui en dessous. D’abord parce que les interlocuteurs du dirigeant ne révèlent pas leur vrai Monde et aussi parce que le dirigeant analyse ce qui lui est dit à l’aune de son propre Monde. Cela fait beaucoup de filtres.

J’en profite donc pour faire un peu de publicité pour P-VAL – c’est le rôle de consultants comme nous d’aller décrypter le Monde de vos équipes et de vos clients. Leur vrai Monde, pas le Monde que ces équipes ou ces clients produisent face à vous.

Bruno Jourdan