Les Mondes de P-Val: Départ de Steve Jobs d’Apple, arrivée de Larry Page chez Google, déficit de leadership ?

lundi 24 janvier 2011

Départ de Steve Jobs d’Apple, arrivée de Larry Page chez Google, déficit de leadership ?

Steve Jobs vient d’annoncer son départ d’Apple pour se soigner et le cours de bourse d’Apple dégringole, Larry Page, le fondateur de Google annonce son retour comme CEO et ses salariés déclarent qu’enfin Google va retrouver son esprit entrepreneurial.

Les réactions sur ces mouvements sont-elles une preuve de succès ou un aveu d’échec des capacités d’Apple et de Google à créer en interne un Monde pérenne ?

En première analyse, j’aurai tendance à répondre « échec ». Quand leurs fondateurs ne sont plus présents dans l’entreprise elles ont du mal à faire perdurer leur modèle de réussite. Autrement dit, ni Steve Jobs ni Larry Page n’ont réussi à créer un Monde durable pour leur firme. Quand le leader-créateur de Monde s’en va, le Monde s’écroule, quand il revient le Monde réapparait.
Cette analyse est d’autant plus vraie pour Apple dont on dit que son fondateur s’occupe de tout, contrôle tout, imagine tout. Cela laisse entendre que personne d’autre que lui ne porte le Monde Apple et que Steve Jobs n’a su créer aucun leader-passeur, tout juste des exécutants. Pour ceux qui ont lu les livres de Jim Collins - en particulier From Good to Great (De la performance à l’excellence) et How the Mighty Fall (Ces géants qui s’effondrent) – Steve Jobs n’est pas un leader level-5, son entreprise n’existe qu’à travers lui.
L’analyse du retour de Larry Page à la tête de l’entreprise qu’il a créée est plus subtile. D’abord, quand il avait nommé Éric Schmidt pour le remplacer il y a quelques années, son but était « d’encadrer l’entreprise par un adulte » autrement dit de transformer le Monde historique de Google en un Monde plus business pour piloter la croissance et transformer les idées en revenus. Et sur ce plan Éric Schmidt a parfaitement réussi. Meilleure preuve, les résultats 2010 sont encore en hausse de 30%. Aujourd'hui, le retour de Larry Page peut être interprété positivement comme la nécessité pour Google de rechanger de Monde sous la pression des nouveaux entrants sur le marché et en particulier les réseaux sociaux type Facebook. Et pour réussir ce changement il faut changer de leader. La question reste posée de savoir si Larry Page est le meilleur leader pour réussir une nouvelle mutation de Google ? est-ce un Monde start-up qu’il faut recréer ou autre chose encore ?
Pour conclure, j’ai bien conscience de l’outrecuidance de poser ces questions sur la réussite de Steve Jobs et de Larry Page. Leurs entreprises sont de formidables succès … mais comme l’écrit Jim Collins « ces géants qui s’effondrent » …

Bruno Jourdan


2 commentaires:

  1. J'ajouterai le cas de Howard Schultz, qui a du quitter son rôle de Chariman pour reprendre les rênes en tant que CEO de son groupe. Il semble parfois que sous couvert d'applications des "bonnes règles" de management apprises dans les MBA et les grands entreprises classiques, l'ADN qui génére la performancce d'une entreprise soit contraint de "se cacher" et que le retour du patron historique permet de le faire resurgir : quand votre nouveau monde n'est jamais que le retour de l'ancien monde !

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  2. Réponses de Bruno
    Merci Laurent pour cette référence à Howard Schultz dont je rappelle qu’il est le CEO de Starbucks. Pour la petite histoire, Howard Schultz n’est pas le fondateur initial de Starbucks mais celui qui l’a racheté peu de temps après la création parce que les fondateurs ne croyaient à ses idées (« cela ne marchera jamais »). Une partie des fonds lui ont été fournis par le père de Bill Gates (sacré famille !).
    Philippe, je vois que vous suivez de près le cours de bourse d’Apple (et je vous envie si vous avez des actions). Merci pour votre rectification. Apple a encore touché un plus haut hier à 351$, mais comme le dit l’adage « tant qu’on n’a pas vendu … ».
    Tout ceux qui ont vu Steve Jobs à l’œuvre raconte tous la même histoire « il veut tout savoir, tout décider … et le pire c’est qu’il a toujours vu ce que nous n’avions pas vu ». Exemple, Steve Jobs a retoqué un produit parce qu’en entendant le bruit de l’appareil en train de s’allumer il a juste noté « it’s not Apple ».

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