Le deuxième tour arrive, et j’entends beaucoup de commentateurs et d’électeurs se plaindre de la pauvreté des idées et des programmes proposés par François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Ils ont tort de se plaindre, les candidats ont raison de ne rien proposer.
En France, un candidat ne gagne pas son élection sur la proposition d’un programme (dont tout le monde doute qu’il soit réaliste et/ou appliqué) mais sur sa capacité à décrypter le Monde des électeurs et être capable de le reformuler de manière à ce que le plus grand nombre se dise « oui, celui là a bien compris mon problème ou mon envie » ; (l'exemple type est la fracture sociale de Chirac en 1995)
Dans cette perspective, le slogan de François Hollande Le changement, c'est maintenant est plutôt bien trouvé. Il est une formulation du Monde des électeurs tel qu’il l’a compris : vous voulez le changement et je suis celui qui incarne ce changement – par construction. Si son analyse Monde est bonne, il va gagner … sans avoir besoin de proposer de programme ou d’idées.
Donc, peu d’électeurs voteront pour ou contre le recrutement de quelques milliers d’enseignants ou sur la réforme du permis de conduire et peu importe que ces idées ne traitent pas les enjeux du pays.
C’est après l’élection que ces enjeux devront être traités … et nous visualisons tous que leur traitement nécessiterait un changement de Monde. Le nouvel élu voudra-t-il et saura-t-il réussir ce changement ?
Bruno Jourdan
Pour ceux qui veulent un peu creuser ces idées, lisez ces deux posts :
PS (façon de parler) : je vous laisse faire vous-même l'analyse Monde du positionnement de Nicolas Sarkozy (La France forte)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire