L'armée israélienne, comme tout corps social, a besoin de verbaliser ce qui lui arrive et de l'intégrer dans une pratique cohérente : son Monde.
Aujourd'hui, il semblerait que celle-ci nomme ses opérations dans la Bande de Gaza "tondre la pelouse"
Cette expression est - trop - révélatrice.
Ces opérations sont malheureusement devenues un acte banal, récurrent, sans fin, auquel on ne peut plus accoler des noms guerriers classiques de type "bouclier de plomb".
Au-delà du drame que représente une telle banalisation, ce nom traduit le besoin de se construire un Monde "vivable" dans cet éternel conflit.
Un Monde sans gloire guerrière, sans rodomontade. Ce n'est pas "restore hope", c'est "tondre la pelouse".
C'est un nom sans promesse de résultat, la traduction d'une corvée peu glorieuse mais qu'il faut faire et refaire de manière organisée, sans se poser de questions.
Dans nos vies professionnelles, nous ne sommes pas confrontés à ces guerres ... mais les appellations que nous donnons à nos projets, nos analyses, nos ambitions sont révélatrices de nos Mondes, en bien et en moins bien.
Je vous en propose quelques-unes, glanées au cours de nos missions :
- " l'usine à chiffres" pour une direction financière
- " we are treated as an ex husband by his ex wife : give me money but do not talk to me anymore" pour l'entité d'un grand groupe
- "lucky luke, le cowboy solitaire qui dégaine plus vite que son ombre" pour une force de vente internationale
Laurent Dugas
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire