Réforme des retraites : et si nous traitions enfin ce sujet avec professionnalisme

Cela recommence !

"Allongeons la durée de cotisation, augmentons les taux de cotisations, repoussons l’âge légal… non... si… non… si… on va faire grève… ne le prenez pas comme cela… "

Pourquoi ce blocage, que le gouvernement soit de gauche ou de droite ?

Pourquoi cette nouvelle réforme ne va-t-elle déboucher que sur des solutions a-minima ?

Nos dirigeants politiques ou syndicaux n’ont pas compris que des solutions exprimées en nouveaux modes de fonctionnement du système de retraite ne fonctionneront jamais.

Pourquoi cette affirmation ?

Parce que notre Monde commun considère que le travail est une punition divine et que le bonheur est de ne plus travailler. Dans ce Monde, l’idée de repousser l’âge de la retraite est bien sûr un casus belli.

Comment faire accepter ce principe de bon sens qu’il faut repousser l’âge de la retraite ?

En changeant de Monde bien sûr et surtout pas en argumentant sur l’équilibre des régimes de retraites (pas entendable).

Ce nouveau Monde s’exprimerait autour de l’idée que travailler le plus longtemps possible est la grandeur ultime.

Impossible ?

Si c’est possible ! Regardez les acteurs ou les hommes politiques. Aucun ne veut s’arrêter. Tout simplement parce que leur travail leur plaît et que leur façon de l’exercer est adaptée à leur âge.

Basculer dans ce Monde voulu ne peut pas être déclaratif, et affirmer « il faut que tu aimes travailler » ne marchera pas. Ce qu’il faut, c’est gérer ce changement de Monde comme un projet qui changera notre façon d’exercer le travail et de gérer les carrières, les connaissances et la reconnaissance, pour maintenir et renouveler le sens, l’envie, et les capacités des seniors-travailleurs.

Bruno Jourdan

P.S.1 : J’espère un jour écrire un post sur ce blog « comment convaincre les seniors de plus de 75 ans de laisser leur place » (mais en écrivant cela, je m’aperçois qu’il faudrait déjà l’écrire pour nos politiciens cacochymes).

P.S.2 : Qui est d’accord avec la maxime d’Alphonse Allais « L’homme n’est pas fait pour le travail. La preuve, cela le fatigue » ? Très Monde actuel Alphonse !

P.S.3 : Pour les dirigeants d'entreprises qui seraient d'accord avec cette analyse, n'oubliez pas que vous faites exactement comme nos hommes politiques quand vous pensez qu'un changement de process ou d'organisation va résoudre un problème profond.